L'hôtel à hippocampes, une nurserie sur-mesure pour protéger l'espèce de ses prédateurs

C’est un petit poisson qui fait la fierté du bassin d’Arcachon. L’hippocampe a désormais son propre hôtel dans les eaux du bassin. Ce refuge devrait permettre à la population de se développer, protégée par ses prédateurs.

Dans cet hôtel, un peu particulier, les chambres des hippocampes sont réparties sur trois étages. “Il y a plusieurs parties pour permettre aux hippocampes de différentes tailles de venir s’abriter”, explique Olivier Linardon, président du club de plongée les Nettoyeurs SubAquatiques (NSA).

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La ville d'Arcachon a immergé une structure pour héberger des hippocampes. Le club de plongée de la Teste-de-Buch a développé ce projet avec le Port et s'occupe de surveiller l'évolution de cette nurserie sous-marine. ©France 3 Aquitaine

Hôtel-nurserie

Pour construire cet hôtel de 1,50 m de haut sur autant de large, Lionel Langlois, son concepteur, a voulu reproduire, de façon écologique, leur habitat naturel. “On a utilisé des baguettes de poches à huîtres pour créer les mouvements des algues. Au dernier étage, ce sont des poches à huîtres avec des huîtres dedans pour leur permettre de s’y loger”, décrit le maître du port principal. Le rez-de-chaussée est quant à lui lesté par du béton. Une construction qui leur permet de tenir à l’écart leur principal prédateur : la seiche, aussi très présente dans le bassin d’Arcachon.

En moins de trois semaines, le projet a fait mouche. “Nous avons accueilli notre première pensionnaire, Clépoatre, une femelle à nez long aux couleurs dorées. On espère la revoir, mais les hippocampes savent très bien se camoufler”, précise Olivier Linardon.

C’est comme quand on rase une forêt. Sans leur habitat naturel, les espèces sont plus vulnérables.

Olivier Linardon,

Président des Nettoyeurs SubAquatiques

Emblème de La Teste-de-Buch, l’hippocampe se fait aujourd'hui de plus en plus rare. En 2013 pourtant, le bassin d’Arcachon accueillait la plus grande concentration de France de petits chevaux marins. À l’époque, on pouvait compter entre 700 et 3 000 spécimens par hectare, dans le bassin. “Quand j’étais petit, il y en avait partout. Tout le monde avait un hippocampe qui séchait sur le rebord de sa fenêtre pour en faire un pendentif”, se souvient le président de la NSA. En dix ans, leur lieu de vie, la zostère, une sorte de “grand gazon” aquatique, a largement disparu.

Observations mensuelles

Rançon de leur tranquillité, les hippocampes seront observés, une fois par mois, par les plongeurs de la NSA, très impliqués dans la préservation de la biodiversité. “C’est vraiment l’amour et la passion qui nous guident. On a trouvé ça magique de pouvoir s’impliquer dans ce projet”, confie le président de l’association de plongée.

Ce sont plus particulièrement les jeunes de l’association qui seront en charge de filmer, photographier et répertorier leurs balades sous-marines, aussi sérieusement que des scientifiques. “On est en lien avec le parc national du Bassin d’Arcachon et Océanops. Ils nous permettent d’avoir l’appui scientifique qu’il nous manque”, précise Olivier Linardon. Les plongeurs s’occuperont aussi de réguler les autres espèces environnantes, “celles qui pourraient agresser les hippocampes”.

Le fruit de leurs observations sera régulièrement diffusé sur les réseaux sociaux de l’association. D’autres hôtels-nurseries pourraient s’installer dans le bassin, dans les prochaines semaines.

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