Bassin d'Arcachon : la sous-préfecture veut empêcher la tenue des rave-party

Face à la multiplication des rave-party dans les forêts du Bassin d'Arcachon, la sous-préfète Houda Vernhet indique prendre le problème "à bras le corps" et travaille à bloquer les différents accès aux fêtards. Elle met notamment en avant les risques sanitaires liés à l'épidémie de Covid-19.

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Le 12 juillet, Florine a fait le déplacement depuis la Vendée pour assister à une rave party dans la forêt de Cazaux, sur le bassin d'Arcachon. La jeune fille de 20 ans, adepte des soirées en plein air, avait été prévenue par le bouche-à-oreille. 

Des rassemblements tous les week-end

"C'était génial. Il y avait mes amis, des Espagnols, des Italiens…", se souvient-elle. Comme elle, ils étaient 2 500 réunis dans la forêt de Cazaux ce soir-là. Une semaine auparavant, déjà, des centaines de fêtards s'étaient retrouvés dans la forêt de Salles… Depuis le début du mois, les raves ou free party se multiplient en Gironde. Et ce, en dépit des règles sanitaires, déplore la sous-préfète du bassin d'Arcachon Houda Vernhet, bien déterminée à y mettre un stop.

"L'année dernière il y avait  déjà des rassemblements. Il y en a aussi, moins nombreux en hiver. Mais là, cela fait trois semaines d'affilées que nous avons des signalements, ajoute-t-elle, avant de faire part de sa double inquiétude.

Toutes ces personnes ne respectent pas du tout les distances, ni les gestes barrières. Beaucoup de participants viennent d'Espagne, un pays qui met en place de nouvelles restrictions face à l'épidémie. Ils réunissent tous les éléments pour créer des clusters. 

Houda Vernhet sous-préfète du bassin d'Arcachon


Le risque d'incendie est également présent, alors que la Gironde compte 1 000 feux de forêt chaque année. "Beaucoup de ces personnes fument, et pas seulement des cigarettes. On peut imaginer que sous l'emprise de l'alcool et des stupéfiants, un départ de feu est arrivé", rappelle la représentante de l'Etat.

Difficile d'agir en amont

Comment alors empêcher ces soirées de se tenir ? Le week-end du 18 juillet, les gendarmes sont intervenus à Belin-Beliet alors qu'un camion était en train de s'installer. Délogés, les fêtards ont tenté de s'installer plus loin, avant de voir leur camion bloqué par les forces de l'ordre ; et la fête annulée.

Mais il est généralement difficile pour les services de l'Etat d'agir en amont. La majorité des participants se tiennent informés de la date et du lieu via le bouche-à-oreille ou les messageries. "Le plus souvent, nous ne sommes prévenus qu'une fois que tout le monde est déjà installé, reconnaît Houda Vernhet. Il est impensable ensuite pour les forces de l'ordre d'arriver et de mettre 2 500 personnes, potentiellement alcoolisées où sous l'emprise de stupéfiants, sur la route".

Concertation avec les mairies

Reste alors la verbalisation, pour stationnement interdit, ou encore conduite sous emprise au moment du départ. Des solutions insuffisantes, au regard de la sous-préfète, qui a engagé une concertation avec les maires de la Teste-de-Buch et de Salles. L'idée : bloquer les accès à la forêt. "J'attire l'attention des communes, il faut que nous trouvions une solution conjointe pour empêcher les fêtards d'accéder à la forêt. Je leur demande aussi de nous alerter quand ils voient les camions passer, afin que les forces de l'ordre puissent intervenir". 

Une réponse de l'Etat qui ne surprend pas Florine, la jeune fêtarde de Cazaux. "Je peux comprendre qu'il y ait une inquiétude sur le Covid, c'est vrai que tout le monde ne porte pas de masque. Mais qu'il y ait une crise sanitaire ou pas, le mouvement des free party a toujours été réprimé, déplore-t-elle. Il y a eu déjà des rave organisées, avec des terrains qui nous étaient prêtés et ça se passait super bien", poursuit Florine. 
Une solution alternative qui n'est pas à l'ordre du jour. "J'entends dire que les rassemblements sont autorisés jusqu'à 5 000 personnes. C'est vrai, mais uniquement moyennant un protocole sanitaire très précis. Là, ce n'est pas le cas", tranche la sous-préfète. 

"Il ne faut pas croire que nous sommes inconscients"

Si elle assure ne pas "spécialement se sentir en danger lors des raves", Florine a pourtant l'intention de lever le pied dans les semaines à venir, à cause, justement, de l'épidémie de Coronavirus. "Il y a beaucoup de messages inquiets de "sounds", les personnes qui organisent et diffusent la musique en soirée, qui tournent. Ils nous demandent de ne pas nous rendre à ces rave, et disent bien qu'eux-mêmes n'y joueront pas. ".

"Il ne faut pas croire que nous sommes complètement inconscients, et qu'on se fout du Covid. Pour ma sécurité et celle de ceux qui m'entourent, je ne compte pas y retourner pour l'instant. Et beaucoup ont fait le même choix que moi", assure-t-elle.
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