Les forces de l'ordre ont procédé à leur évacuation à 7 heures ce matin. Une vingtaine de familles ont quitté les lieux, sans heurts, en présence des associations qui dénoncent un problème de logement. Les bâtiments squattés ont été détruits à coup de tractopelle.
C'est à la demande du bailleur social Aquitanis -qui souhaite mener un projet immobilier sur cet ancien site agroalimentaire- que 60 Roms, originaire de Bulgarie, ont été évacués ce matin. Ils occupaient illégalement d'anciens ateliers de découpe de viande depuis des mois. C'est ici qu'ils avaient trouvé refuge suite à de précédentes expulsions de squats à Floirac et de celui de l'avenue Thiers à Bordeaux l'été dernier.
Selon le DAL (Droit au Logement), parmi les 60 personnes, il y aurait 20 mineurs dont 10 enfants en bas âge.
De squat en squat
L'évacuation s'est déroulé sous les yeux de membres d'un Collectif girondin regroupant notamment le DAL et la Ligue des Droits de l'Homme, RESF et un collectif bèglais. Les associations dénoncent le problème de domiciliation pour ces familles Roms : sans logement, pas d'inscription à Pôle emploi et pas d'accès au soin.Sur la trentaine de familles, trois "présentant de bonnes perspectives d'intégration", vont bénéficier d'un système d'accompagnement par le logement et l'emploi. La Préfecture a proposé une solution d'hébergement temporaire en chambre d'hôtel mais seules deux familles auraient accepté selon nos sources.
Les forces de l'ordre n'ont procédé à aucune interpellation. Aucun Rom n'était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Reportage sur place de Gilles Bernard et Michel Vouzelaud qui ont assisté à l'évacuation.
Selon la Préfecture, 180 Roms ont été recensés sur la commune de Bègles soit 45 % de la population globale présente sur l'agglomération bordelaise.