C'est récurrent, l'arrivée des vacanciers correspond à l'arrivée des gens du voyage, de confession évangélique. 190 caravanes de la Mission Évangélique Tsigane ont jeté leur dévolu sur le parc Lecoq. Suite à la mise en demeure, elles ont déménagé pour les Landes.
Biganos est un point de référence pour les organisateurs de déplacements de gens du voyage de confession évangéliste. En tout cas, le bassin est un noeud de migration lorsque l'été arrive. L'attrait de la côte, la proximité avec la mer ne sont pas les motivations pour venir se poser à Biganos, l'afflux de touristes en est la raison.
Des déplacements suscités par l'économie et la religion
Les gens du voyage ont une activité économique qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Ils sont marchands ambulants, allant de marchés en marchés. Ils peuvent aussi proposer des services à la personne, comme l'entretien de jardins, la réfection de façades. Leurs déplacements sont en conséquence de ces impératifs économiques, or il s'avère que le bassin draine beaucoup de touristes en période estivale. Puisque le public est là, l'activité économique est là aussi, d'où la présence de ces caravanes sur Biganos.La religion justifie le nombre de caravanes présentes autour d'un chapiteau. Cent-quatre vingt dix caravanes, ça fait du monde ! Et le nombre fait la force, pensent les organisateurs des missions évangéliques. Car cet agglomérat de caravanes est en mission évangélique. L'ouverture de la période de mission à commencé à la fin du mois de mai avec la grande convention à Giens. Elle se terminera à la fin août avec une grande convention internationale dont le site n'a pas encore été défini. Par ce mode de déplacement des individus qualifiés dans un terme endogène de "baptisés", participent à des de prières sous le chapiteau installé au centre du stationnement précaire. Les pasteurs font du prosélytisme parmi la communauté des gens du voyage, mais aussi parmi les habitants des communes où ils stationnent.
Les responsables n'hésitent pas à inviter les notables pour leur permettre de découvrir la ferveur de leurs ouailles lors des célébrations. La municipalité a dû décliner l'invitation. En général, les pasteurs établissent un prix de stationnement pour chaque caravane, ils versent ensuite une somme aux collectivités au titre de dédommagement pour la désagrément généré.
Il y a beaucoup de personnes qui vivent dans des conditions limites de sécurité, si l'on prend comme quantité de référence cinq personnes par caravane, nous arrivons à un chiffre de 950 personnes, qu'il faut alimenter en eau, en électricité, installé des évacuations pour les eaux usées. Toutes les communes ne sont pas prêtes à recevoir une telle quantité de personnes sur l'espace de la commune.
Les pasteurs évangélistes sont à l'origine d'un alinéa de la loi Besson.
Les hautes instances de la Mission Evangélique Tsigane ont fait les yeux doux aux politiques, pour que ceux-ci intègrent dans les schémas départementaux la création d'aires de grand passage, dans l'article 4 de la loi, conforme dans la logique migratoire des missions estivales avant la grande convention.
Donc des aires de grands passages existent, sur le bassin il y en a une à Audenge, mais elle ne plaît pas à ceux qui stationnent à Biganos. Les pasteurs ne vont pas aller à l'encontre de la volonté des participants à la mission, puisque les "baptisés" versent des droits de stationnement aux pasteurs responsables, ils versent aussi généreusement lors des quêtes des réunions de chaque soir. Ensuite cet argent, abondé par des fonds d'églises évangéliques américaines, sert à construire des écoles évangéliques en Roumanie, en Bulgarie.
Des aires de grands passages dans l'esprit des édiles des communes sont réservées à cette catégorie de migrants, les missions évangélistes et personne d'autres religions. Lorsque des familles cherchent autour d'une ville des emplacements pour stationner, car les aires sont en nombre trop faible, sont saturées, toute demande pour stationner provisoirement sur "l'aire de grand passage" leur est refusée. Aberrant !
En Gironde, il y a une aire de grand passage à Audenge, Le Porge, et Bordeaux.
Notre équipe menacée
Dès leur arrivée, nos journalistes ont été pris à partie, il faut dire que la Préfecture a ordonné l'expulsion des caravanes du parc Lecoq. La présence de caravanes a perturbé les animations prévues sur cet espace, dont les activités de Cap 33. Mais aucun pasteur ne s'est présenté pour calmer le courroux des individus qui faisaient face à nos journalistes. Ils ont préféré se faire discrets, ils sont moins diserts dans ces situations que lorsqu'il pratiquent le prosélytisme parmi les édiles, les personnages politiques et la population qu'ils rencontrent.Ils ne veulent pas se départir du groupe,puisque le groupe fournit les subsides à l'oeuvre de la Mission Évangélique Tsigane ou à ses représentants organisateurs de la mission.
Reportage d'Hélène Chauwin et Sylvie Tuscq-Mounet