Le maire de Bordeaux et candidat battu à la primaire de la droite a publié un appel aux français sur son blog ce matin. Il "adjure" ses compatriote à voter Macron "le seul à pouvoir éviter à la France le 7 mai le malheur du FN". Le FN provoquerait un "séisme géopolitique" explique t-il.
C'est une longue lettre qu'il commence par "la France court au désastre".
Face à une élection qui n'est aujourd'hui "plus improbable" de Marine Le Pen, face aux positions ambigües de certains, y compris chez ses "amis" politiques, face à la "trahison" de Dupont-Aignan, à "l'effondrement" du PS, le FN prospère s'alarme t-il.
"La victoire de l’extrême-droite en France constituerait un séisme géopolitique" écrit-il, expliquant que malgré le désamour des français pour l'Europe, "liquider la construction européenne que nous avons patiemment édifiée serait une aberration". "Elle nous a apporté 70 ans de paix, ce que notre continent n’avait pas connu depuis des siècles. Elle est aujourd’hui un espace de liberté et de prospérité comme il en existe peu au monde" argumente t-il, tout en reconnaissant que des changements sont nécessaires pour la mettre sur la bonne voie.
Il rappelle que, contrairement aux dires de certains, c'est le Général De Gaulle qui a fait entrer la France dans la communauté européenne en 1958 et qui a fait de "l'entente franco-allemande la pierre angulaire de la construction européenne".
Il prévient : "la dislocation de l’Union européenne serait aussi une menace pour notre sécurité collective", entre l'alliance atlantique fragilisée par l'administration Trump et la volonté de Poutine de revenir "au monde d'avant".
Le monde sans l’Union européenne perdrait encore un peu de sa stabilité, en un temps où le mot de « guerre » refleurit dans certains discours, affirme l'ancien premier ministre et ministre des affaires étrangères.
Il prévient aussi des conséquences désastreuses qu'aurait une sortie de l'Euro. "Tout le monde le sait" dit-il. Cela impliquera une "hausse des prix, une baisse du pouvoir d'achat dont souffriraient comme toujours les plus fragiles".
Même s'il ne demande pas "d'adhérer à la personne ou au programme d'Emmanuel Macron", Alain Juppé écrit qu'il "faut choisir".