Ces huit militants d'ultra-droite étaient accusés de violences racistes et sexistes dans le quartier Saint Michel à Bordeaux. Six d'entre eux ont été condamnés à deux ans de prison. Les deux autres écopent de dix-huit mois, dont douze avec sursis.
La décision était très attendue, notamment par les associations anti-racistes, ce 16 mai après le procès qui s'était tenu en mars dernier à Bordeaux.
Le tribunal de Bordeaux a donc suivi les réquisitions de la vice-procureure du parquet de Bordeaux , en condamnant six des huit prévenus à deux ans de prison dont un ferme sous bracelet électronique. Les huit militants d'extrême-droite sont également condamnés à verser plus de 1000 euros à chaque association qui s'était portée partie civile, pour le préjudice morale.
En mars lors du procès, il avait été requis "une peine exemplaire", soit un an de prison ferme pour l’ensemble des huit prévenus, une peine assortie d’un sursis allant de douze à dix-huit mois et l'obligation de suivre un stage de lutte contre les discriminations.
"Des peines adaptées"
Une décision qui semble convenir aux avocats de la partie civile. "Il y a une détention à domicile qui a été ordonnée", explique Me Pierre-Antoine Cazau, "pendant un an, on espère que les personnes qui ont été condamnées ne pourront plus commettre des actes pendant cette période. Parce qu'il faut que la situation s'apaise..."
Pour Me Khady Bâ, "ça correspond aux réquisitions. On a longuement débattu des faits, du caractère raciste, sexiste, de l'acharnement qu'il y a eu. Et surtout de l'attitude des prévenus qui n'exprimaient aucun remord, mis à part l'un d'entre eux. Donc, les peines me paraissent parfaitement adaptées".
Coups et insultes racistes
Âgés de 20 à 39 ans, les huit hommes devaient répondre de leurs comportements dans la nuit du 24 au 25 juin 2022. Ceux que le parquet qualifie de "militants politiques de l'ultra-droite" étaient soupçonnés de violences racistes et sexistes dans le quartier Saint-Michel de Bordeaux. Lors d'une virée dans le quartier, équipés de cagoules, ils avaient invectivé les passants et tenus des propos racistes. Des témoins décrivaient alors des cris de singe et un salut nazi. Des coups avaient été échangés.
Pour le parquet, cela ressemblait plus à "une expédition punitive". La défense, elle, évoquait une simple soirée trop arrosée qui aurait mal tourné.