Le Plan de prévention du bruit de l'aéroport international de Bordeaux-Mérignac en Gironde, signé par la préfecture, a mis le feu aux poudres. Ce plan projette une augmentation du trafic de 122 000 vols par an dans les quinze prochaines années. Une réunion publique s'est tenue ce samedi 21 janvier à Eysines, regroupant élus, associations et collectifs d'habitants.
"Avion, bruit, pollution. Habitants en danger. Mépris de la santé publique". Ces slogans sont affichés à l'entrée de la salle à Eysines qui accueillait ce samedi 21 janvier la réunion publique sur les nuisances générées par l'aéroport de Bordeaux-Mérignac en Gironde.
VIDEO. Voir le reportage sur la réunion publique sur les nuisances sonores de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac :
De plus en plus bruyant jour et nuit
L’augmentation du nombre d’appareils est devenue quasiment insupportable pour les habitants.
Les résidents des communes limitrophes du Haillan et d'Eysines, survolés par les couloirs aériens, sont inquiets pour l’avenir. Trop d'avions, trop de bruit. Les habitants n'en peuvent plus.
Ils se plaignent des décollages à 5 heures du matin comme ce monsieur retraité qui habite au Haillan depuis les années 1980. La situation empire : "La nuit, on entend que ça, comme tout est calme autour. Des décollages dès 5 heures du matin, c'est très gênant et ça réveille. L'hiver, on dort les fenêtres fermées, mais le printemps et l'été, c'est insupportable".
Malgré une mobilisation des riverains, l'aéroport de Bordeaux-Mérignac est le seul grand aéroport français à ne pas limiter les décollages et les atterrissages nocturnes.
Les nuisances sonores de jour comme de nuit sont très élevées. Et le trafic augmente, donc plus d'avions, plus de bruit aux décollages et aux atterrissages. Sans parler des avions militaires...
Un habitant d'Eysines, proche de l'aéroport de Bordeaux-MérignacFrance 3 Aquitaine
Voir la carte d'Eysines, près de Bordeaux, et commune riveraine de l'aéroport international de Bordeaux-Mérignac. Les habitants sont excédés par le bruit des avions qui passent nuit et jour au-dessus de leur tête.
Le document de la préfecture prévoit une augmentation du nombre de rotations. À terme, d'ici à quinze ans, il pourrait passer à 122 000 vols par an, contre 84 000 en 2019.
Contenir le trafic aérien
La maire d'Eysines, Christine Bost était également présente, et elle partage et défend les habitants qui subissent les nuisances de l'aéroport. "On veut faire entendre la voix de ceux qui subissent les nuisances du trafic aérien. L'idée n'est pas de dire qu'on est contre ce trafic aérien, mais il faut le mesurer et contenir son évolution, et prendre en compte les nuisances."
Christine Bost rapporte trois axes, "trois combats" pour se faire entendre. "On s'oppose à la suppression de la piste secondaire qui permet à nos communes de respirer un tout petit peu. La supprimer, c'est subir à 100 % les nuisances. Le deuxième combat, c'est celui des vols de nuit".
On est encore un des derniers aéroports où la possibilité d'avoir des vols de nuit est complètement débridée, et on sait que cela entraîne un certain nombre de difficultés en termes de santé. Les nuisances aériennes sont synonymes de problèmes de santé, mais aussi de décès.
Christine Bost, maire de EysinesFrance 3 Aquitaine
Et l'élue termine : "le troisième combat, c'est de contenir le plus possible le trafic aérien."
Une manifestation contre les nuisances est prévue le 18 mars 2023 à l'aéroport de Bordeaux.