Deux jeunes, âgés de 20 et 25 ans, suspectés d'avoir agressé un pompier et un gendarme dans la nuit de samedi à dimanche à Lesparre-Médoc, doivent être jugés en comparution immédiate.
Deux jeunes Girondins, âgés de 20 et 25 ans ont été présenté à un juge des libertés et de la détention. Suspectés d'avoir agressé physiquement et blessé un gendarme et un pompier en opération, ils devraient comparaître devant la justice ce mercredi.
Un troisième jeune homme, qui avait été mis en cause et placé en garde-à-vue a quant à lui été remis mis hors de cause.
Agressés au sein de la clinique
Les faits remontent à la nuit de samedi à dimanche et suscitent toujours un certain émoi. Intervenus après une rixe, les pompiers ont pris en charge une victime afin de la déposer aux urgences de la clinique de Lesparre, dans le Médoc. Ils ont alors été pris à partie par deux personnes, à l'intérieur même de la clinique.
Un pompier a été blessé, ainsi qu'un gendarme venu en renfort et un personnel soignant qui est intervenu également.
"Traumatisant"
Christine Bouffard, sage-femme, était d'astreinte au moment des faits. Cette rixe a choqué les employés de la clinique. "Des agressions d'une violence aussi importante sur du personnel soignant perturbent le service et empêchent une prise en charge optimum des autres patients."
Car le personnel soignant est intervenu. Seul d'abord, pour tenter de ne pas laisser la situation dégénérer, puis pour aider les gendarmes qui étaient en difficultés.
"C'est assez traumatisant, on est des soignants on n'est pas du tout dans la gestion du conflit. Après, on a pas le même calme et la même sérénité", explique la sage-femme.
"Violence extrême"
La dizaine de patients qui était dans la salle d'attente et ceux dans les boxes n'étaient pas dans les meilleures conditions de prise en charge.
Les soignants se préparent à subir de plus en plus d'agressions verbales et physiques. Au service des urgences de la clinique, une affiche en plusieurs langues tente de prévenir des actes de violence.
Ces agissements arrivent malheureusement de plus en plus souvent. Brigitte Sallefranque, directrice des soins, le regrette : "Notre personnel s'est interposé car les acteurs de cette agressivité étaient d'une violence extrême."
406 actes malveillants contre des pompiers
L'Union départementale des sapeurs pompiers de la Gironde a affirmé son soutien au pompier blessé. Son président, le commandant David Brunner, dénonce des incivilités qui touchent de plus en plus les sapeurs-pompiers.
Crachats, insultes, menaces, coups... En Nouvelle-Aquitaine, 406 actes malveillants ont été recensés. Une hausse de 12%. En France, ce sont 2000 pompiers par an qui sont touchés.
"Il ne faut plus tolérer ce comportement qui est inadmissible", assène le commandant. S'en prendre à des personnes qui vous viennent en aide apparaît inconcevable, et pourtant.
Des groupes de travail sont menés dans les casernes pour tenter de trouver des solutions et préparer les pompiers à cette violence. L'opération "Touche pas à mon pompier" tente également de sensibiliser l'opinion publique.
"Inadmissible"
Une agression qui choque. Le maire de Lesparre-Médoc, Bernard Guiraud, s'est aussi indigné sur "ces jeunes qui ont ce sentiment d'impunité, qui déambulent dans les rues en pensant ne rien craindre".
Le président du Conseil départemental de la Gironde Jean-Luc Gleyze s'est exprimé sur l'affaire sur Facebook, dénonçant un "comportement aussi inadmissible qu'incompréhensible".
Retrouvez le reportage de France 3 Aquitaine :