Le maire de Mérignac Alain Anziani et le maire de Bordeaux Pierre Hurmic ont trouvé un accord pour la gestion de Bordeaux Métropole : Alain Anziani brigue la présidence, et Pierre Hurmic la première vice-présidence. Ils actent ainsi la fin du principe de cogestion qui prévalait jusqu'à présent.
Il sera le seul candidat commun des Verts, du Parti socialiste et du Parti communiste à se présenter à l'élection du 17 juillet. Ce vendredi, le maire socialiste de Mérignac Alain Anziani, sera vraisemblablement élu à la tête de Bordeaux Métropole. Pierre Hurmic, devenant son premier vice-président.
"La fin d'une époque"
Une alliance qui a été présentée ce jeudi à la presse, et qui met fin au principe de cogestion qui jusqu'alors prévalait à la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux), puis à Bordeaux Métropole. Cette cogestion, un principe d'accord avec l'opposition au nom d'une équité entre les communes, Pierre Hurmic n'avait eu de cesse de la vilipender pendant sa campagne pour l'élection municipale et depuis. "La cogestion à la Métropole est morte !, s'était-il exclamé le soir de sa victoire le du 28 juin. Il faut arrêter la gestion par un club de maires, en finir avec la méthode des petits trocs entre maires. C'est l'ancien monde".Un discours toujours d'actualité. "C'est la fin d'une époque et c'est surtout la naissance d'un nouveau type de gouvernance, beaucoup plus adapté aux configurations modernes de ce que sont devenues les métropoles" a déclaré Pierre Hurmic ce jeudi à l'issue de la conférence de presse.
Le maire de Bordeaux a fait part de sa volonté de voir la métropole travailler autour d'une "ligne politique clairement arrêtée, répondant notamment à l'urgence climatique".
Il ne faut pas faire semblant. Le problème de la cogestion c'est que les gens faisaient semblant de se mettre d'accord sur des orientations… C'était souvent a minima. Mais les vraies orientations politiques n'étaient pas actées. Là on les acte, et on prend un engagement.
Pierre Hurmic a également tenu à rassurer sur la cohérence de sa majorité. "Il n'y a pas d'un coté l'écologie et de l'autre le social. Tout cela est imbriqué, c'est en tout cas la position des écologistes et des socialistes."
Parmi les chantiers de Bordeaux Métropole dans les mois à venir : le retour de la gestion de l'eau et de l'assainissement à une régie publique d'ici fin 2021, une réflexion sur la délégation de service public accordée à Kéolis, un moratoire sur la 5 G… Pierre Hurmic a également déclaré envisager la création d'emploi autour de la filière hydrogène sur la rive droite.
"Il faut faire des choix"
De son côté Alain Anziani, initialement favorable à la cogestion, avait entrepris des négociations avec "Communauté d'Avenir", les 11 maires des communes de la droite et du Centre de la métropole."Je pense que la co-gouvernance fait partie de l'ADN de l'intercommunalité, a reconnu le candidat à la présidence. (…) Mais dans la vie, il faut faire des choix".
Est-ce que j'acceptais que Bordeaux, la principale ville, ne fasse pas partie de la gouvernance ? La conclusion était simple : on ne pouvait pas faire Bordeaux métropole sans Bordeaux. J'ai passé un pacte avec le Bordelais pour que Bordeaux soit à l'intérieur de la métropole.
Il a assuré ce jeudi avoir proposé à l'opposition trois vice-présidences, que cette dernière a refusé.
Une "double erreur", estime l'opposition
Faux, rétorque Patrick Bobet, maire LR du Bouscat élu à la tête de l'intercommunalité en 2019, après le départ d'Alain Juppé. Ce dernier assure que si Alain Anziani avait bien l'intention de proposer des postes, l'équipe d'Hurmic ne lui a pas laissé de marge de manœuvre."J'ai compris hier [mercredi, ndlr] après-midi, que les Verts n'avaient jamais cautionné cette proposition, ne l'avaient jamais validée, ils me l'ont dit très clairement : il n'y aura pas de cogestion, vous disparaissez du paysage de la gouvernance de la métropole. Ca a été dit aussi clairement que ça !", assure le maire du Bouscat.
Patrick Bobet qualifie par ailleurs la fin de la cogestion "double erreur" et met en garde la majorité. "Après cinquante ans de cogestion, un groupe qui représente onze communes de 30 000 à 50 000 habitants est mis au ban de la métropole, à l'écart. C'est une erreur politique à mon avis.
La cogestion elle a fait du tram, du franchissement, elle a attiré sur le plan économique : elle a démontré ce qu'elle savait faire "
Comment voulez-vous que onze maires, mis au ban de la métropole, défendent des projets qui leur arriveront après coup, qu'ils n'ont pas décidés, pour lesquels ils n'ont pas été concertés ? Bien évidemment on ne défendra pas les projets sur lesquels on n'a pas été associés.
Les élections de Bordeaux Métropole : comment ça marche ?
Lors des élections municipales, les électeurs de la métropole ont voté pour une liste en espérant voir la tête de liste devenir maire. Ils ont choisi à cette occasion les conseillers municipaux de leur commune, mais aussi les conseillers métropolitains.
Au total, l'assemblée de Bordeaux Métropole compte 104 conseillers métropolitains, représentant les 784 000 habitants des 28 communes de la métropole. Le nombre de conseiller par commune étant proportionnel au nombre d'habitants de chaque commune.
Ces conseillers forment le Conseil de Bordeaux Métropole, qui se réunissent onze fois par an pour voter le budget et les grandes décisions pour la collectivité.
Ce sont eux qui également, élise le président de Bordeaux Métropole, pour un mandat de six années.
Le président de Bordeaux métropole s'entoure de son côté de 20 vice-présidents, et de conseillers délégués avec lesquels il forme le Bureau. C'est ce bureau qui définit les grandes orientations du projet politique de la collectivité. Pierre Hurmic et Alain Anziani ont déjà fait savoir que ces vice-présidences seraient partagées à équité entre EELV et le PS.
Lors des élections municipales, les électeurs de la métropole ont voté pour une liste en espérant voir la tête de liste devenir maire. Ils ont choisi à cette occasion les conseillers municipaux de leur commune, mais aussi les conseillers métropolitains.
Au total, l'assemblée de Bordeaux Métropole compte 104 conseillers métropolitains, représentant les 784 000 habitants des 28 communes de la métropole. Le nombre de conseiller par commune étant proportionnel au nombre d'habitants de chaque commune.
Ces conseillers forment le Conseil de Bordeaux Métropole, qui se réunissent onze fois par an pour voter le budget et les grandes décisions pour la collectivité.
Ce sont eux qui également, élise le président de Bordeaux Métropole, pour un mandat de six années.
Le président de Bordeaux métropole s'entoure de son côté de 20 vice-présidents, et de conseillers délégués avec lesquels il forme le Bureau. C'est ce bureau qui définit les grandes orientations du projet politique de la collectivité. Pierre Hurmic et Alain Anziani ont déjà fait savoir que ces vice-présidences seraient partagées à équité entre EELV et le PS.