Le 25 janvier à Bordeaux, près de 200 personnes se sont rassemblées devant le palais de justice. Toutes sont venues soutenir l'action de 48 cheminots, à l'occasion de leur procès en appel, qui réclament la reconnaissance du "préjudice d'anxiété" lié à l'exposition à l'amiante.
"Je me dis qu'un jour, ça pourrait m'arriver", explique Patrick Guillet devant le palais de justice de Bordeaux. Cet électricien à la SNCF est venu soutenir 48 collègues cheminots, qui ont fait appel de leur procès pour tenter de faire reconnaître le préjudice d'anxiété, admis par le Conseil des Prud'hommes, mais contesté par la SNCF.
"Epée de Damoclès"
Lui aussi a travaillé en étant exposé à l'amiante. "Ca allait d'enlever des cheminées amiantées sur des machines à passer l'aspirateur puisqu'il y avait de la poussière." Tout ça, sans protection efficace", assure-t-il. D'où l'impression d'avoir "une épée de Damoclès" au-dessus de la tête, une situation d'inquiétude permanente qu'une maladie se déclare suite à l'exposition à l'amiante.En janvier 2017, cela fait vingt ans que l'amiante est interdite en France. Près de 100 000 personnes en auraient été victimes depuis le début de son utilisation dans les années 70.
Aujourd'hui, des travailleurs y sont toujours soumis. La SNCF ne conteste pas que certains de ses employés ont été exposés à ce toxique, mais l'entreprise n'a jamais été classée "risque amiante". Alors les cheminots contaminés ne reçoivent aucune indemnisation.
"On demande à la Cour de cassation d'être juste et équitable, martèle Gérard Calvinach, coordinateur du rassemblement pour la CGT. C'est un déni de justice !" Le délibéré du procès des 48 cheminots devraient être connu le 28 mars prochain.
Reportage devant le palais de justice de Maria Laforcade et Pascal Lecuyer :
Interviewés : Patrick Guillet, électricien à la SNCF; Georges Arnaudeau, président de l'association Allo Amiante; Gérard Calvinach, coordinateur du rassemblement pour la CGT