Soixante dix-sept salariés et retraités de la Monnaie de Paris à Pessac (Gironde) ont réclamé lundi devant la cour d'appel de Bordeaux 100.000 euros chacun à leur employeur au titre du "préjudice d'anxiété" lié, selon eux, à une "exposition prolongée à l'amiante".
S'estimant victimes d'une exposition prolongée à l'amiante sur leur lieu de travail, ces 77 retraités réclament une indemnisation qui "correspond à 10 à 14 euros par jour de travail (hors congés) sur l'ensemble de leur carrière, d'une durée en moyenne de 30 à 40 ans", a indiqué leur avocate, Me Béatrice Ledermann.
Manquement aux obligations de sécurité
De son côté, la Monnaie de Paris, a fait notamment valoir qu'elle n'a pas été classée officiellement entreprise "amiantée", et estime donc ne pas être soumise à l'obligation de réparation.Pour Me Ledermann, l'objectif de ce procès en appel était "de démontrer la réalité de l'exposition des salariés à l'amiante mais aussi les manquements de l'employeur à ses obligations de sécurité", notamment la fourniture d'équipements de protection adaptés, et la mise en oeuvre d'analyses de poussière chaque mois.
Deux mesures en vingt ans
"Entre 1976 et 1996, soit une période de 20 ans, la Monnaie n'a réalisé ces mesures que deux fois", a affirmé Me Ledermann.Parmi les 77 plaignants, "il n'y a pas de malade atteint de pathologies liées à l'amiante". Mais sur les 84 plaignants qui avaient été déboutés devant les prud'hommes en 2016 après trois ans de procédure, un salarié est décédé d'un cancer broncho-pulmonaire lié à l'amiante", a précisé Me Ledermann.