En Aquitaine, les réactions autour du moratoire sur les mesures fiscales du gouvernement

Le Premier ministre Édouard Philippe a décidé de suspendre pendant six mois des mesures fiscales mises en place par le gouvernement pour tenter de calmer la colère des Gilets jaunes. En région, les manifestants ne sont pas convaincus par cette annonce.

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Ils ne semblent pas vraiment satisfaits des déclarations d'Édouard Philippe. En effet, le Premier ministre a annoncé un moratoire sur la taxe des carburants et certaines mesures fiscales mises en place par le gouvernement. Pendant 6 mois, elles seront gelées :
 


Édouard Philippe a aussi annoncé la hausse du SMIC net de 3% et la tenue d'un "large débat sur les impôts et les dépenses publiques" du 15 décembre au 1er mars.
 

"Aucune mesure d'amélioration"

Mais ces mesures sont loin d'être suffisantes pour ls Gilets jaunes en Aquitaine. En Gironde, du côté de Langon, les manifestants pensent que le gouvernement ne répond pas à leurs revendications profondes. "Les problèmes, ce sont les salaires ! Il faut une augmentation des salaires, des pensions... là, pour les retraités, la CSG nous reprend encore des ronds..." s'indigne Richard.

Même son du cloche pour Laure, la chargée de communication de Yellow Friday Revolution, un groupe de "gilets jaunes" de la région bordelaise qui revendique près de 6.000 membres sur Facebook. D'après ses propos recueillis par l'AFP, les demandes du groupe de Gilets jaunes vont au delà de celles annoncées :

Il n'y a pas d'actions pour répondre à nos attentes sur la vie d'aujourd'hui. Il n'y a aucune mesure d'amélioration. Ce ne sont que des suspensions de mesures qui auraient encore aggravé notre situation.


À Périgueux aussi, les manifestants estiment que l'État se trompe de combat, comme l'explique Morgane Moniaux  : "Dans les Gilets jaunes, on se plaint des taxes, c'est sûr, mais il y a aussi pleins de choses qui font qu'aujourd'hui les citoyens deviennent pauvre."

Enfin, beaucoup de Gilets jaunes trouvent ces annonces un peu tardives par rapport à la situation actuelle. C'est le cas de Denis, gilet jaune à Biarritz :

Il est trop tard pour ce genre de démarche. Éventuellement, le gouvernement aurait pu éteindre le feu au tout début... Un moratoire comme ça face à l'injustice qui existe ne peut pas être acceptable.

 

Interviewés : Denis, Pierre et Pascale, gilets jaunes au péage de la Négresse, près de Biarritz.


 

Alain Juppé s'exprime sur le moratoire

Ce mardi matin, le maire de Bordeaux tenait une conférence de presse concernant une panne générale des trams bordelais.
 

Pendant sa prise de parole, il a décidé de s'exprimer sur les violences survenues pendant les manifestations des Gilets jaunes et le moratoire décidé par le gouvernement. Pour lui, cette première étape doit servir d'apaisement, afin d'enclencher un dialogue constructif :
 


Une opinion confirmée par un tweet publié sur son compte quelques heures plus tard :
 
Maintenant, la balle est dans le camps des Gilets jaunes. Mais ceux-ci n'ont pas été rassurés par les décision du gouvernement, et pourraient bien décider d'appeler à une nouvelle journée de mobilisation samedi prochain.
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