Cet affichage faisait partie d'une campagne de la ville pour inciter les Bordelais à réagir, à partager autour du thème de la culture. Des "artistes" n'ont pas du tout apprécié ces accroches considérant la démarche au mieux "maladroite" au pire reflétant du "mépris" pour un secteur déjà mis à mal.
Ces affichages ont commencé durant le mois de mars mais ce sont surtout deux qui ont fait réagir beaucoup d'entre vous sur les réseaux sociaux : "La culture ça coûte trop ? ou "Artiste, c'est un métier?".
Parmi les réactions, des particuliers, des politiques comme des acteurs du monde culturel de Bordeaux et d'ailleurs. Une démarche qui a exacerbé les sensibilités dans une période difficile.
Merci pour nous, #Bordeaux #artistes #mépris pic.twitter.com/URmDVn43HX
— mary saint palais (@msaintpalais) April 10, 2021
Que pensent @R_Bachelot @MinistereCC @JeanCASTEX et les artistes privés de culture de cette campagne à #Bordeaux @PierreHurmic ??? pic.twitter.com/pWKYKLifeR
— Jean-Pierre Rousseau (@JPierreRousseau) April 10, 2021
Bravo #Bordeaux !! ??. Nous pouvons aussi poser la question: « Les élus, ça coûte trop cher? » #culture #arts #pub pic.twitter.com/qRn7kfHYJs
— Christophe CAUL (@ChristopheCaul) April 10, 2021
@SO_Bordeaux #Bordeaux - STUPÉFIANT pic.twitter.com/hy4o9mTNaJ
— Alexandra Siarri (@alexandrasiarri) April 10, 2021
Une polémique pointée ce 8 avril par nos confrères de Rue89Bordeaux et qui se poursuit sur les réseaux sociaux bien au-delà de la métropole bordelaise.
Un forum pour débattre de la culture
De son côté, la mairie de Bordeaux explique qu'il s'agissait d'une campagne incitant les Bordelais à co-construire des projets culturels, s'interroger, proposer... D'après leur vidéo explicative, " pour la première fois à Bordeaux, les citoyens sont associés à la définition de la politique culturelle de la ville".
Ces affichages, issus de phrases collectées, lors de micro-trottoirs auprès du grand public, devaient interpeler les passants... sans s'adresser directement à la profession... Aïe! Et la réaction des principaux concernés, les artistes ne s'est pas fait attendre...
Pour Claire Bouchareissas, directrice de communication de la ville de Bordeaux, il s'agissait de la deuxième phase de la campagne d'interpellation du grand public pour s'investir dans la culture de leur ville, en participant au forum. Depuis le 20 mars, ces questions étaient issues "d'un dispositif de porteurs de paroles" et reprenaient "des lieux-communs" sur le thème de la culture. Elles s'adressaient "aux habitants". "Ce n'est pas la mairie qui se demande si artiste c'est un métier"...
Un mea culpa de la ville ?
"Ce qu'on comprend c'est surtout que le contexte des gens fragilise...", "ce n'était pas l'intention de la ville mais plutôt de poursuivre l'engagement auprès des habitants et des acteurs culturels", assure la directrice de la communication. Elle espère d'ailleurs que cet épisode ne viendra pas télescoper le travail engagé depuis septembre sur le sujet et affirme que la suite de ce forum est bien une rencontre avec Dimitri Boutleux, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la création et des expressions culturelles, et tous les acteurs, en mai-juin...
En attendant, même si la ville prend acte du mauvais accueil de cette campagne, il n'est pas prévu de retirer les affiches en urgence : "les gens de chez Decaux travaillent le mercredi, donc elles seront changées mercredi..."
Dans un communiqué ce samedi 10 avril, la ville de Bordeaux rappelle également que ce mercredi 14 avril devrait marquer la 3è phase de cette campagne: " elle viendra conclure la séquence en renouvelant l’invitation à participer au Forum".
"La Ville de Bordeaux tient à réaffirmer son attachement plein et entier à la culture, aux artistes (...) et souhaite créer un dialogue constructif avec un milieu culturel fortement ébranlé et fragilisé par la crise".