Au lendemain d'une agression mortelle au couteau, le parquet de Bordeaux a annoncé ce jeudi l'ouverture d'une enquête pour homicide involontaire, après que l'assaillant a été abattu par des tirs des forces de l'ordre. Présent sur les lieux, le policier qui a pratiqué les massages cardiaques sur l'agresseur témoigne.
Ce policier était aux premières loges. Ce mercredi 10 avril, un homme armé d'un couteau tue un trentenaire et blesse grièvement un homme de 26 ans. Quelques instants plus tard, il croise des policiers qu'il menace, avant d'être abattu.
"Je suis arrivé au moment du tir de mon collègue de la Commission départementale d’intervention sur l’individu et je suis venu porter secours à l’individu blessé" raconte Bruno Vincendon, représentant national syndicat alternative Police- CFDT. C'est à ce titre qu'il est en capacité de témoigner de ce qui s'est passé au moment de la neutralisation de l'assaillant par son collègue.
Le visage dissimulé, le couteau à la main
"Quand on arrive sur le pont de Pierre, on entend les détonations et on voit l’individu s’effondrer" raconte le policier. Il est alors en train de descendre de la voiture de service avec un collègue. La scène de l'interpellation, il l'a vue en arrivant sur place, de loin, depuis son véhicule, mais il a tout suivi, dit-il.
"Ce qui est sûr, c'est qu’il avançait vers notre collègue, couteau à la main malgré les injonctions qu’on entendait de loin et qu'on observait". Le policier assure du comportement menaçant de l'assaillant.
Dans sa fuite, l’assaillant a pris le temps de se poser, de dissimuler son visage sous un keffieh noir et blanc et s’est avancé vers notre collègue, couteau à la main.
Bruno VincendonReprésentant national syndicat alternative Police-CFDT
"On ne sait pas si c'est un acte terroriste"
Les deux policiers se dirigent vers le lieu de l'intervention. "On met à l’abri notre collègue qui a fait feu et on prend toutes les mesures" raconte le témoin, car justifie-t-il, au moment des faits, "on ne sait pas si c’est un acte terroriste". L'une des premières mesures qu'il décrit, est de vérifier si l'homme abattu n'a pas d'engin explosif sur lui.
Puis, il faut "éloigner les badauds et récupérer les témoins, pour les mettre à portée de la police judiciaire" qui arrive une heure après.
On a écarté le périmètre de sécurité au maximum
Bruno VincendonReprésentant national syndicat alternative Police-CFDT
Massage cardiaque
Les policiers effectuent à tour de rôle un massage cardiaque sur l'individu touché dans la région du cœur. "Les pompiers et le Samu arrivent 20 Minutes après notre réanimation, mais le médecin déclare l’individu mort.", poursuit Bruno Vincendon.
"Moins de 4 minutes pour intervenir"
Bruno Vincendon tient à saluer le sang froid de son collègue, expérimenté."Il est habilité "tuerie de masse", niveau 2 donc équipé d’un fusil d’assaut, il en a fait usage. C'est un ancien militaire des forces spéciales et qui n’a pas cédé à la panique."
Il tient également à souligner la "réactivité des policiers", "moins de quatre minutes pour intervenir" insiste-t-il.
Ça prouve que les policiers sont hyper réactifs et peuvent faire face à toutes les menaces.
Bruno VincendonReprésentant national syndicat alternative Police-CFDT
"Ce n'est pas anodin de voir quelqu’un mourir comme ça, mais ça fait partie de nos missions", conclut-il.