Cette nuit du réveillon, les forces de l'ordre et services de secours ont essuyé des tirs de mortier dans deux quartiers de la métropole bordelaise. Un commerce a été incendié et vandalisé, des voitures brûlées et une quinzaine de personnes ont été interpellées au terme d'une nuit à part cela "assez calme".
"On a eu une nuit malheureusement habituelle. Ce n'était pas la guerre atomique, mais ce n’était pas de tout repos." À la Direction Interdépartementale de la Police Nationale, on semble désabusé. Une énième Saint-Sylvestre à essuyer des tirs de mortier et sécuriser les sapeurs-pompiers en intervention sur des incendies de voitures ou de poubelles dans deux quartiers de la métropole bordelaise.
"Ça a commencé assez tôt, vers 20 heures, avec des tirs de mortier sur les fonctionnaires de police et incendie de véhicule", explique ce commissaire de la DIPN. "C'est toujours le même mode opératoire : incendie de véhicule ou de poubelles pour nous attirer. On est quand même obligés d'intervenir. Et là, c'est le feu d'artifice, quoi ! Au sens strict". Ces échauffourées ont émaillé la soirée dans le quartier des Aubiers comme à Lormont, essentiellement entre 20 heures et 2 h du matin, avec d'autres incendies de voitures.
Ecoutez le compte-rendu de la nuit par Gentiane Goubet et Sébastien Delalot.
D'après la préfecture de Gironde, on parle d'une quinzaine d'interpellations après une nuit qui "a été très calme" dans l'ensemble, mis à part ces deux points malgré tout restés "sous contrôle" de la police. Pour autant, on déplore l'incendie du bar-tabac des Aubiers". À Lormont, le bureau Aquitanis a également subi des dégradations.
CARTE - Agence Aquitanis (Lormont-33)
En face, c'est aussi toujours la même chose : "des jeunes du quartier". Pour le fonctionnaire de police, les équipes sur place ont fait le job, même si cela paraît désolant de tenter de maîtriser cet engouement imbécile et destructeur. "Le point positif, c'est que ça n'a bougé qu'aux Aubiers et à Lormont, mais le reste a été calme. Ce n'étaient pas les violences urbaines du mois de juin." Autre positif et non des moindres : il n'y a eu aucun blessé durant la nuit parmi les effectifs.
Pour les habitants de ces quartiers, c'est une fois de plus une nuit difficile à attendre que ça se passe. Au lendemain, ils sont eux aussi lassés de ces échauffourées, de ces incendies et violences les empêchant de circuler sereinement et les privant de leurs commerces habituels. "S'en prendre à un magasin, c'est n'importe quoi !", regrettait ce monsieur. Quand d'autres semblaient affligés du peu de cervelle des délinquants de cette nuit.
Les drones dans le dispositif
Forte de cette malheureuse expérience de ces nuits de réveillons, la police a étoffé le dispositif avec notamment l'usage de drones. "Un vrai appui !", selon le fonctionnaire de police. "On peut faire des levés de doute. Quand on a des incendies, on envoie le drone, on vérifie. Parfois, on a des fausses informations de gens qui appellent. Ça nous permet en salle de commandement d'avoir une vision globale. C'est un vrai atout aussi pour la sécurité des collègues".