Bébé tombé dans la Garonne : le père devant les assises de Bordeaux

Ce lundi s'ouvre le procès d'Anthony Gaudry  soupçonné d'avoir jeté sa fille de 22 mois dans la Garonne à  Bordeaux en novembre 2014. Le corps du bébé avait été retrouvé sur une plage de Charente-Maritime. L'accusé plaide le décès accidentel.

Les faits remontent au 21 novembre 2014. Ce soir-là, aux environs de 20 heures, Yumi, 22 mois, plonge dans la Garonne depuis le pont de pierre, en plein cœur de Bordeaux.
 
Son père, Anthony Gaudry, 34 ans, appelle les secours. Il affirme avoir assis sa fille, dont il avait la garde, sur la rambarde du pont afin de contempler le paysage. La fillette lui aurait alors échappé des mains avant de s'enfoncer dans le fleuve.
 
Le corps de la fillette ne sera retrouvé que 1 mois et demi plus tard, dans l'estuaire de la Gironde, en Charente-Maritime.
 

"La fillette a appuyé sur un kyste douloureux"

Rapidement soupçonné d'homicide volontaire et incarcéré, Anthony Gaudry n'a de cesse de plaider l'accident. "Un tramway est passé, et l'enfant s'est retournée pour le regarder, explique Me Julien Plouton, avocat d'Anthony Gaudry, revenant sur la funeste soirée.
Ce faisant, elle a appuyé sur la poitrine de mon client, à l'endroit précis où se situe un kyste douloureux. C'est là que  le papa a relâché son étreinte et que la fillette est tombée".
 

Pas de témoins

Une version que personne n'a pu corroborer, faute de témoins de la chute. Mais Me Plouton déplore que les enquêteurs et les médias aient rapidement présenté Anthony Gaudry comme un  coupable, alors que sa fille "était ce qu'il avait de plus cher au monde".
 
A l'époque des faits, Anthony Gaudry avait la garde de sa petite fille, sa mère disposant d'un droit de visite lors de rencontres ponctuelles. Mais le contexte, houleux, de la séparation a été rapidement soulevé.
 
"On ne croit absolument pas à la thèse de l'accident, assure pour sa part Me Hélène Poulou, avocate de Jaël F, la mère de Yumi.
 
Il avait prévenu ma cliente au mois d'août, que ce serait la dernière fois qu'elle verrait sa fille. Elle n'a effectivement jamais pu la revoir avant son décès.
 
 

Jamais il n'aurait mis sa fille sur la rambarde

La chronologie des faits interpelle l'avocate, qui assure que sa cliente était sur le point d'obtenir la garde de sa fille lorsque cette dernière a péri dans la Garonne.

"Lorsqu'elle a appris la nouvelle, elle n'y croyait pas. Elle était persuadée que c'était une nouvelle mise en scène du papa, et qu'il avait caché l'enfant quelque part", assure Me Poulou. "Il était très prudent, faisait très attention. Jamais il n'aurait mis sa fille sur la rambarde du pont".
 

Ma cliente ne se remettra jamais de ce décès. Aujourd'hui, le procès la fait tenir, elle espère que l'accusé va enfin reconnaître ce qu'il a fait.

 
 Un dizaine de jours avant le drame, un fait divers similaire s'était produit, avec un père qui avait précipité son enfant de 4 mois dans le fleuve. Un homicide qui a pu inspirer l'accusé, estimait la procureure Marie-Madeleine Alliot  à l'époque des faits

Fragilités psychologiques

Incarcéré à Gradignan, Anthony Gaudry, qui présente depuis l'adolescence des fragilités psychologiques n'était pas sous l'emprise de médicaments au moment des faits.
 
Le procès, qui s'ouvre lundi 26 mars devant les assises de Bordeaux doit se tenir jusqu'au 3 avril
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