Ford a refusé la proposition du repreneur Punch qui, souhaitait racheter l'usine de Blanquefort. L'industriel estime que cette proposition n'offre pas le "niveau de sécurité ou de protection requis", mais se dit "en attente de détails" sur l'implication gouvernementale.
Ils ne veulent pas de l'offre de Punch et lui préfèrent un plan social. Ce lundi, le ministre de l'économie Bruno Le Maire ne décolérait pas après avoir que le président de Ford Europe lui a annoncé la nouvelle.
Ce mardi, si aucun dirigeant de Ford Europe ne s'est présenté au CE exceptionnel en Gironde, Ford France s'est fendu un communiqué pour expliquer les raisons de son refus d'une offre en provenance du repreneur belge, pourtant qualifié par Bruno Le Maire de "crédible et solide".
Pas au niveau
"Comparé à un plan social Ford très complet, nous ne pensons pas que le plan de l'acquéreur potentiel offre le niveau de sécurité et protection requis ou limite le risque futur de suppression d'emploi", explique l'industriel.
Dans le même communiqué, Ford ajoute néanmoins ne pas fermer la porte aux propositions de reprises et rester "en attente de détails afin d'appréhender pleinement la situation et les implications en résultant pour l'ensemble des parties prenantes".
Argumentation "cynique"
Des détails qui pourraient bien concerner les modalités de rachat. "Ford semble vouloir effectivement grappiller des aides ou réduire sa participation à une éventuelle reprise", estime Philippe Poutou. Le secrétaire du syndicat CGT-Ford reconnaît que l'offre de reprise comprend des remises en causes salariales mais qualifie de "cynique" l'argumentation axée sur la défense des salariés.
Si elle est si soucieuse de ses salariés, pourquoi fermer et licencier ? (...)
Le plan de reprise n’est pas l’oeuvre du repreneur, il est forcément le résultat d’une volonté commune, d’un effort partagé entre le repreneur et le lâcheur
Maintenir la pression
"Pour que cette reprise puisse se faire il faut que Ford accepte un certain investissement qui permettrait à la reprise d'être pérenne", confirme Véronique Ferreira, la maire (PS) de Blanquefort, invitée du 12/13 de France 3 Aquitaine.
Selon l'élue, "il semblerait que les négociations ne soient pas totalement rompues (…) et c'est vraiment dans les jours à venir que la pression sur Ford doit être la plus importante pour qu'ils acceptent la reprise".
Il y a toujours à aller en direction des gens et surtout, il faut toucher la réputation de la marque. C'est là que cela va se jouer.
Voir le reportage de France 3 Aquitaine qui est allé à la rencontre des salariés de Ford Blanquefort ce mardi