Blocage des agriculteurs. Entre actions locales et rassemblement national à Paris, l'acte 2 de la mobilisation se précise

Ce week-end marque davantage une accalmie que la fin de la mobilisation des agriculteurs. Deux jours nécessaires pour remettre en ordre les exploitations et préparer leur “acte 2”, pour certains à Paris.

Les yeux sont tirés, mais la colère est intacte. Depuis samedi 27 janvier, de nombreux agriculteurs ont retrouvé leurs exploitations, après quatre jours d’absences. “J’ai la chance d’avoir un salarié pour me seconder. Mon père, à la retraite, nous a aussi aidé”, indique Thomas Solans, sur les barrages girondins depuis le début de la mobilisation.

Retards, factures, famille

Ces relais nécessaires n’ont pour autant pas suffi à enrayer les retards. “Je n'ai pas taillé de la semaine. Il y a du rattrapage avec les animaux et au bureau avec les courriers et les factures qui ont continué de tomber”, illustre Thomas Solans. Viticulteur, éleveur, il s’inquiète des suites du mouvement. “Il ne fait pas que ça dure parce qu’on souffre tous d’être mobilisés aussi longtemps. On veut des actions rapides pour se remettre au travail”, rappelle-t-il.

Pourtant, à peine revenu sur ses terres, il pense déjà à l’après. “On réfléchit à ce qu’il va se passer lundi, on discute avec les autres départements de la mobilisation.”

Il faut porter la mobilisation plus haut, à Paris et Bruxelles, là où les normes sont édictées.

Thomas Solans

Viticulteur, éleveur et cultivateur en Gironde

Paris semble bien être le théâtre de cet “acte II”. Après des mobilisations éparses dans chaque département, les syndicats agricoles envisagent une “mobilisation nationale” dans la capitale.

Deux jours de route

Premiers sur le départ, le Lot-et-Garonne et la Coordination Rurale qui a annoncé dès ce samedi 27 janvier leurs intentions. “On part d’Agen, on prend l’autoroute à Cahors, on remonte à Limoges puis vers la capitale”, indique José Perez, co-président du syndicat agricole.

Dans le département, le camp à peine levé, ce périple de deux jours s’organise déjà. “On a une concession qui va nous prêter des remorqueurs. Un fournisseur de carburant va venir nous faire des pleins. Il nous avait déjà livré 3 600 litres gratuitement au début du mouvement”, explique José Perez.

Les agriculteurs n'auront rien à débourser. Nous allons voir comment financer, notamment grâce aux nombreux dons que nous avons reçus.

José Perez,

co-président de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne.

En Dordogne, l’idée germe aussi progressivement. “Avec ces barrages, on s’est rendu compte que l’agriculture n’était pas morte et que le grand public est derrière nous”, explique l'un d'entre eux. Dès mardi matin, plusieurs délégations prendront la route direction Paris, indiquent la Fdsea de Dordogne.

Reprise des blocages

Des blocages sont tout de même attendus dans le département. "Ils se préciseront dans la soirée de dimanche. Mais le premier est déjà prévu à 14h", indique Marie Griffaton, la présidente de la Fdsea du département.

Au Pays basque, les agriculteurs ont décidé de poursuivre leur blocage sur l'A63 tout le week-end. Ils doivent se réunir ce lundi 29 janvier, dans la matinée, pour évoquer les suites du mouvement. Rejoindre leurs camarades à Paris ou maintenir la pression au niveau local, cet acte 2 ne dévoile pas encore totalement son nouveau visage.

Dans les Landes, alors que se prépare la mobilisation des pêcheurs, les Jeunes Agriculteurs devraient rester dans leur département. "On va laisser les départements les plus proches de Paris monter", indique l'un d'entre eux. En parallèle, un nouveau point de blocage à Marmande et des actions de tractage à Mont-de-Marsan devraient être mis en place, dès lundi.

"Servir la cause agricole"

En Gironde, enfin, pour l'instant, aucun appel à se mobiliser n'a été fait par la Fnsea et les Jeunes agriculteurs. Les organisateurs peaufinent les détails d'un acte 2 qu'ils souhaitent "plus responsable". 

Nous souhaitons faire des actions qui soient coordonnées et responsables, dans l'unique objectif de servir la cause agricole

Vincent Bougès,

président des Jeunes Agriculteurs de Gironde

Dans le département, un blocage est déjà annoncé ce lundi dans le secteur de Langon, à l'appel du collectif Viti 33, rejoint ce dimanche, par la Confédération Paysanne. Ils demandent des aides à l'arrachage alors que la filière traverse une crise sans précédent.

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