Blocages des agriculteurs. Les accès à la ville de Langon sont coupés, opération sur l'autoroute 62

Ce lundi 29 janvier 2024, en Gironde, près de 500 agriculteurs et viticulteurs ont organisé depuis tôt ce matin un blocage presque complet des entrées de Langon, dans le sud du département. Une opération escargot a été lancée sur l'autoroute 62 jusqu'à Cadillac.

Les agriculteurs et notamment les viticulteurs de Gironde ont repris des forces ce week-end et relancent leur mobilisation ce lundi.
Après les actions sur la rocade bordelaise la semaine dernière, ils ont décidé de cibler la ville de Langon, au sud du département, à l'appel du collectif "Viti 33". Le mouvement de colère semble avoir pris de l'ampleur. 

Cela fait chaud au coeur de voir tout ce monde. On se rend compte que l'on est nombreux à être en galère. On voit que tous les métiers de la terre sont touchés. 

Aurore Castagnet

Viticultrice

Depuis 5 heures, près de 200 véhicules et de tracteurs, selon notre équipe sur place, sont positionnés sur les quatre ronds-points d'entrées de ville : celui du péage de l'A62, celui de la route de Bazas et du pont vers Toulenne, ce qui occasionne un blocage quasi-complet de la commune. Des déviations ont été mises en place et les riverains se montrent compréhensifs pour l'heure. La préfecture conseille d'éviter le secteur. 

Opération escargot sur l'A62 

Après des prises de paroles, sur le rond-point près du péage, une partie des manifestants sont partis à 11h30 en opération escargot sur l'A62 vers Bordeaux jusqu'à Cadillac, 20 km au nord. Ils reviendront à partir de 14 heures.

Des élus locaux ont prévu de venir rencontrer les agriculteurs. Un point sera fait en fin de journée, vers 17 heures, pour reconduire, ou non, cette action.   
D'autres agriculteurs bloquent aussi de nouveau ce lundi matin, l'accès à l'A62 au niveau de La Réole. 

Revendications des vignerons

De nombreux vignerons se disent déçus des annonces du premier ministre vendredi, dans un contexte difficile pour les petits producteurs de Bordeaux. A l'image des producteurs de viande ou de lait, ils évoquent les marges. 

"On a un gros problème d'équité au niveau des marges qui ne sont pas distribuées convenablement. Il faut que l'on trouve des solutions sinon tout le monde viticole va mourir", explique Serge Rizzeto. Son collègue Christophe Duarte donne des précisions : "on vend un tonneau de vin à 600 euros alors que l'on a des coûts de production entre 1400 et 1500 euros, cela fait quelques années que ça dure, ce n'est plus tenable", dit-il. 

Les viticulteurs sont aussi inquiets du plan d'arrachage des vignes mis en place pour enrayer la crise de surproduction qui touche la filière. Au 12 janvier 2024, 1209 dossiers ont été déposés selon la préfecture pour une surface globale de 8000 hectares (700 dossiers de renaturation et 500 dossiers de diversification). Le collectif Viti33 réclamait 15 000 hectares. La colère couve ainsi depuis longtemps selon de nombreux participants ce matin.

Cela fait des mois que l'on crie notre détresse et que personne ne veut l'entendre. Aujourd'hui c'est pacifique mais ça pourrait dégénérer si il y a avait la moindre étincelle.

Marie-Claude Béarnais

Viticultrice

Pression sur le gouvernement 

Les exploitants agricoles veulent maintenir la pression sur le gouvernement et promettent un siège à Paris dès 14 heures, à l’appel de plusieurs syndicats agricoles. Interviewé sur France 2 ce lundi 29 janvier, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a assuré que de nouvelles annonces devraient être faites "dans les 48 heures". Elles viendront "attester la volonté du gouvernement de sortir de la crise et d’apporter des réponses concrètes", a-t-il insisté.

 

 

L'actualité "" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Nouvelle-Aquitaine
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité