La scolarisation, les apprentissages, les stages sont plus faciles à trouver en milieu rural pour les jeunes migrants mineurs. La métropole bordelaise étant saturée. A St Macaire, 23 garçons sont accueillis depuis le mois de mars dans l'ancienne gendarmerie. Et déjà bien intégrés.
Luka, 16 ans, est arrivé en France dans un camion de passeurs.
A Toulouse d'abord, puis Bordeaux et Andernos avant d'être dirigé vers le centre d'accueil de St Macaire, dans le sud de la Gironde.
Lui, ce qu'il veut, c'est travailler dans la restauration. Au centre, suivi par des travailleurs sociaux et des éducateurs sportifs, il apprend le français avec assiduité.
Il sait que s'il décroche une formation et un diplôme, il obtiendra certainement sa régularisation qui lui permettra de travailler et de rester en France.
Une intégration en douceur dans un petit village de campagne
Dans le village qui surplombe la Garonne, reconnu pour son imposante église Saint-Sauveur et son ancien château fort, 1500 personnes vivent toute l'année.
L'ouverture du centre, au mois de Mars dernier, a suscité quelques interrogations parmi la population.
Mais aujourd'hui les jeunes migrants semblent y avoir trouvé leur place.
Seydou est, lui, originaire de Guinée. Il a quitté son pays et sa famille l'an dernier, pour des raisons économiques .
A St Macaire, il a été accepté, en stage, dans le garage d'une concession automobile.
"Il faut laisser leur chance aux jeunes qui plus est en difficulté" nous dit le responsable du service après-vente Eric Vinet, "j'ai tout de suite dit oui pour le récupérer".
Seydou veut devenir carrossier. "je veux apprendre très bien et avoir un métier" nous confie t-il, le nez plongé sous le capot d'une voiture.
"L'intérêt d'être en milieu rural c'est qu'il y a d'énormes débouchés pour nous en terme de possibilités scolaires, de lieux de formations, de stages. Bordeaux et sa métropole sont complètement engorgés au niveau des mineurs accompagnés" explique Julien Monperrus, le responsable du dispositif mineurs non accompagnés mis en place au sein du CDEF, le service de protection de l'enfance du département.
Leur objectif : apprendre un métier et trouver un emploi
890 migrants mineurs sont actuellement accueillis en Gironde. Un nombre qui a doublé en trois ans. Le département a l'obligation de les accompagner jusqu'à leur majorité.
"Pour certains ils ont déjà un emploi" nous assure Emmanuelle Ajon, la vice-présidente du conseil départemental chargée de la protection de l'enfance. "Ils font beaucoup de sport, ils sont très présents dans les associations girondines et il faut reconnaître que partout où ils passent, honnêtement, une fois qu'on les connaît, tout le monde a plutôt envie qu'ils restent là".
L'ancienne gendarmerie dans laquelle ils sont accueillis à St Macaire appartient au département. Il compte ouvrir deux autres foyers dans ce secteur du sud gironde, à Langon et à La Réole.
Dans le reportage qui suit, nous allons à la rencontre de Luka et Seydou. Leurs accompagnateurs et responsables de stage expliquent comment se passe l'intégration.