Le gouvernement a dévoilé les premières mesures pour lutter contre les violences conjugales. A Bordeaux, depuis six mois une cellule a été ouverte au commissariat central de Bordeaux. Un dispositif d'écoute composé d'une spécialiste, une psychologue et une assistante sociale.
Pour les victimes d'agression, franchir les portes d'un commissariat pour porter plainte est parfois très (trop) douloureux. Au commissariat central de Bordeaux, la capitaine Florence Vincentelli a été nommée pour les accompagner. Hors procédure, cette spécialiste contacte toutes les victimes signalées par la plateforme internet, des associations ou les numéros d'urgence. Elle écoute, tente de rassurer, de convaincre les victimes de porter plainte.
Je ne prends pas de notes. Je n'ai pas d'ordinateur. Je les écoute bien évidemment. Quand elles sont incapables de me parler, je leur dis que je vais leur poser des questions auxquelles elles pourront répondre par oui ou par non, pour essayer de débloquer un peu la parole. Cela se fait sur le ton de la confidentialité. Je leur explique ce qui va se passer quand elles auront porté plainte. Je ne leur cache pas que ça va être difficile...
La policière travaille à plein temps sur cette mission. Elle est entourée d'une assistante sociale et de Sophie Godives psychologue en commissariat, pour qui cette cellule est un espace de décompression :
C'est une vrai pression de porter plainte, d'entrer dans une procédure. Nous leur proposons cet espace où l'on se pose qui est hors du temps procédural, judiciaire pour dire combien c'est difficile, combien c'est éprouvant.
Leur cellule est installée au coeur même du commissariat, au 23 rue François de Sourdis à Bordeaux.
La cellule ne communique pas de bilan chiffré. On ignore combien de victimes ont été prises en charge. Ce n'est pas l'objectif. La cellule veut avant tout accompagner. Un dispositif utile alors que le gouvernement a annoncé ses premières mesures dans le cadre du Grenelle des violences conjugales.