Depuis le 20 juin, le Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux a mis en place un drive, une unité ambulatoire de dépistage Covid-19. Par ailleurs, le CHU observe une augmentation des patients contaminés en réanimation.
Ils attendent patiemment dans leur voiture. Munis de leurs ordonnances, tous ont une bonne raison de se faire dépister. Comme ce père de famille qui admet ne pas être spécialement inquiet :
On a un membre de la famille qui est positif. On a été en contact avec lui ce week-end donc on a décidé de faire tester toute la famille.
Pour cette autre automobiliste, c'est un cas dans son entourage professionnel qui la motive :
On a un collègue qui est positif dans l’équipe. Dans le magasin, on est 100. Il faut qu’on sache. Si on est contaminé, il ne faut pas y aller.
Le centre de dépistage obligatoire de Covid 19 de Bordeaux a été ouvert le 20 juin.
Les patients sont testés en moins de vingt minutes et ils reçoivent les résultats sous 24h. Un protocole précis a été établi. Le docteur Duc Nuyen coordonne l'unité de dépistage :
En cas de positivité, la personne est contactée par notre équipe médicale qui trace les contacts de premier niveau et recense les cas auprès de l’assurance maladie. C’est vraiment la stratégie de diminution du nombre de cas en cassant la chaîne de transmission.
En cas de grave contamination, les malades sont hospitalisés en réanimation. Dans le service du CHU de Bordeaux, le personnel se prépare à une deuxième vague. Les médecins constatent une dégradation des indicateurs. En une semaine, quatre nouveaux patients ont été admis alors qu'il n' en avait plus depuis plusieurs semaines explique Nam Bui, Médecin réanimateur au CHU de Bordeaux. Des signes inquiétants. D'autant que plusieurs foyers de contamination ont été détectés dans la région.
Je ne sais pas vraiment si l’on est dans la deuxième vague. En tout cas beaucoup de signaux convergent : le nombre de consultations en ville, le nombre d’appels au Samu, aux urgences, le nombre de tests PCR positifs.
Les tests PCR, ceux pratiqués dans le nez, sont davantage pratiqués et mathématiques confirme le Docteur Nam Bui, les résultats positifs sont plus nombreux.
Lors de la première vague, la Nouvelle-Aquitaine avait été la région la plus épargnée. Et l'immunité collective est faible. Or le virus circule toujours. L'arrivée des touristes et un relâchement des gestes barrière fait craindre une deuxième vague, que le Docteur Nam Bui espère aussi modérée que la première même si il se tient prêt :On fait des PCR parce que les patients sont potentiellement symptomatiques ou ont été en contact avec des patients symptomatiques. Nécessairement, en faisant plus de PCR, on va avoir plus de résultats positifs.
"On a mis au point les protocoles avec les pharmaciens, les médecins, les infectiologues. Tout ça effectivement pour être le plus paré possible" indique-t-il. Le meilleur rempart reste le respect des gestes barrière :
Il faut absolument faire attention, et les politiques le disent, de bien respecter les gestes barrière et la distanciation sociale. Et c’est ce qui permettra de limiter la hauteur de cette deuxième vague.Il ne faut pas se sentir non concerné parce qu’on est jeune. Tout patient atteint peut potentiellement faire une forme grave et être amené en réanimation.
Le médecin-réanimateur du CHU de Bordeaux se veut rassurant. Les professionnels de la santé en savent un peu plus sur le virus et les recherches pourtant sur un médicament soignant la Covid 19 sont en bonne voie. Quelques molécules semblent prometteuses.
L'ARS de Nouvelle-Aquitaine indique, dans un communiqué de presse, proposer des dépistages gratuits sur les lieux de vacances depuis ce lundi.