Douze ans après le succès de "La marche de l'empereur", Luc Jacquet a dévoilé à Bordeaux les secrets de "L'empereur", son dernier documentaire. Fervent protecteur de la nature, le fondateur de l'association française Wild Touch recourt aux hautes technologies pour sensibiliser le grand public.
Après avoir décroché l'oscar du meilleur documentaire et le césar du meilleur son en 2006 pour "La marche de l'empereur", Luc Jaquet s'immerge de nouveau dans l'Antarctique. A travers son dernier long-métrage intitulé "L'empereur", le réalisateur déplore la qualité de vie des manchots.
C'est l'histoire d'un jeune manchot qui se prépare à vivre son premier voyage à travers le regard et les souvenirs de son aîné. Sur le chemin de l'océan, il devra traverser des épreuves remarquables pour accomplir son destin, assurer sa survie et celle de son espèce.
Luc Jacquet invite les spectateurs à "marcher avec lui dans les paysages éphémères de l'Antarctique", à ressentir "la morsure du vent et du froid" et à "plonger avec lui dans les fonds marins jusqu'alors inexplorés".
Un fervent protecteur de la nature
A travers ses périples en Antarctique et au coeur des forêts tropicales qui ont notamment fait l'objet du film "Il était une forêt", le cinéaste se pose comme un fervent défenseur de la nature.Vous savez, une fois que vous avez vécu ça sur le terrain, la question de la conservation ne se pose même plus, affirme-t-il.
Depuis 2010, il s'engage dans l'association et organisation non gouvernementale Wild Touch qu'il a lui-même fondé. Une ONG qui oeuvre pour "recréer le lien entre l'homme et la nature".
Selon le réalisateur qui passé près de trois ans et demi en temps cumulé auprès des empereurs, cela fait environ cinq ans que leur qualité de vie en Antarctique ne cesse de décliner.
Très clairement aujourd'hui, l'espèce est touchée par le bouleversement climatique. Principalement parce qu'elle est très dépendante du cycle de la banquise, déplore le réalisateur.
Les banquises fondent, s'étendent, et créent des trajets trop longs pour l'empereur. Il ne revient donc pas à temps pour nourrir son poussin. Cela fait ainsi près de quatre générations où il n'y a quasiment aucun poussin qui part à l'océan.
Faut-il s'inquiéter du changement climatique en Nouvelle-Aquitaine ?
Que cela soit à l'échelle mondiale ou au niveau de la région, tout le monde est concerné par les changements climatiques. D'autant plus qu'avec l'accélération de la fonte des glaces, le littoral aquitain subira une montée des eaux.
Ce n'est pas la planète qui est en danger, c'est l'espèce humaine, affirme Luc Jacquet.
Pour le réalisateur engagé, l'important, c'est la capacité des êtres humains à transmettre un monde viable aux générations futures.
A la découverte du monde sous-marin
Ce deuxième opus a permis au réalisateur de livrer une vision plus réaliste de la vie des manchots en Antarctique. Un réalisme qui n'aurait pu voir le jour sans l'évolution des moyens techniques. Après la qualité d'images 16mm en 2003, l'équipe du tournage a adopté pour ce nouveau film le numérique 4K, les drones et les vidéos 360°.Il y a douze ans, on était complètement passé à côté du monde sous-marin de l'empereur, explique le réalisateur du film
C'est grâce aux images récoltées par l'équipe de plongeurs menée par Laurent Ballesta, biologiste naturaliste marin, spécialiste mondial de la photographie sous-marine que les spectateurs pourront observer l'empereur sous l'eau, dans son élément. Des images obtenues à 70 mètres de profondeur sous l'Antarctique, une première mondiale. Sortie en salles le 15 février.