À Pessac,en Gironde, le chef de l'Etat s'est invité jeudi à un débat réservé aux femmes. Quatre heures d'échanges, parfois vifs, entre le Président et ses interlocutrices.
Il n' était pas annoncé. Il est arrivé après avoir rencontré pendant près d'une heure, des mères célibataires, dans le quartier Caudéran, à Bordeaux .
Ce jeudi soir à Pessac, Emmanuel Macron s'invite dans un débat 100%féminin mené, par Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes
"On ne s'y attendait pas du tout. Venir dans une petite ville comme Pessac, c'est bien", se félicite une participante, Stéphanie, ingénieure venue avec sa fille Anna. "On se dit qu'il prend conscience de l'enjeu de ce débat. On l'a senti proche du citoyen."
Tour à tour, elles prennent la parole et racontent leur quotidien comme cette épouse d'un salarié de Ford à Blanquefort. L'usine fermera ses portes l'été prochain. Elle est venue exprimer sa crainte de l'avenir sans emploi pour elle et sa famille.
Le chef de l'Etat n' a pas mâché ses mots. Très vite il condamne le cynisme de l'entreprise.
"Il y a eu beaucoup de cynisme de l'entreprise Ford que je condamne, et on a fait le maximum". L'État s'est battu compte tenu des efforts mobilisés, s'il y avait eu un autre repreneur, je pense véritablement qu'on l'aurait eu". "Ceux qui sont aujourd'hui licenciés vont toucher l'indemnisation, de l'argent en plus qu'on impose à l'entreprise Ford, en particulier en raison de l'ancienneté"
"On va mettre en place un dispositif d’accompagnement"
Le chef de l'État a annoncé qu'il allait mettre en place un dispositif d'accompagnement pour les salariés. « Ce qu'on va mettre en place, j'en prends l'engagement, c'est un dispositif de suivi et d'accompagnement [...] : on va mettre en place un système pour qu'il y ait un accompagnement individualisé de tous les anciens salariés Ford » , en évoquant "une lutte terrible" et des "organisations syndicales (qui) ont fait un énorme travail".
Lundi 25 février 2019, le gouvernement a entériné la fermeture l'été prochain de l'usine Ford qui emploie plus de 800 personnes. Quelques jours auparavant, le constructeur avait rejeté une nouvelle offre du strasbourgeois Punch Powerglide.
Déja en décembre 2018, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait eu des mots très durs contre Ford, qualifiant sa décision de « trahison ».
Emmanuel Macron refuse de porter un collier Gilets jaunes
Autre moment fort de la soirée, cet échange avec une militante Gilet jaune.
Elle s'appelle Nathalie, habite Marcheprime, et a pris sa voiture quand elle l'a vu " à la télé".
Devant les 400 femmes réunies dans le gymnase, elle lui remet un cadeau : un pendentif gilet jaune. Le président accepte mais ne veut pas le porter : "Je vais le prendre mais je ne le mettrai pas. Je suis président de toutes les Françaises et tous les Français, et j'ai le droit de ne pas mettre un collier un gilet jaune".
Ce refus signifie pour Nathalie que le président, "n'est pas prêt à cédér (...) il entend mais il n'écoute pas ".
Ce jeudi soir, beaucoup de sujets ont été soulevés à Pessac .
Sandrine Valéro et Pascal Lecuyer ont suivi le débat à Pessac où 400 femmes étaient reunies autour d' Emmanuel Macron