Il se bat pour retrouver sa fille Liya, emmenée par sa mère à Djibouti il y a bientôt trois ans. Le Nancéien Gabin Lider en appelle à Emmanuel Macron qui sera en visite officielle dans l'ancienne colonie française vendredi 20 décembre pour débloquer la situation. Le père de la fillette a gagné tous ses combats judiciaires. Il attend que les décisions soient désormais appliquées.
"J'ai envie que cette visite devienne une chance" , ce sont les premiers mots de Gabin Lider à propos de la visite du Président de la République à Djibouti vendredi 20 décembre. Le père de la petite Liya, six ans, se bat depuis 2022 pour que sa fille domiciliée à Djibouti rentre en France mais son ex-conjointe s'y refuse malgré le droit de garde exclusif accordé au Nancéien. "J'ai tout fait, j'ai tout gagné, on a eu l'exequatur.Il faut qu'elle rentre maintenant" fulmine Gabin Lider qui avoue être passé par des phases de désespoir.
Ma fille me demande quand est-ce qu'on va se revoir mais je ne peux pas lui répondre
Gabin Lider, père de Liya
Pour que cette visite devienne une chance pour lui, l'éducateur spécialisé a sollicité le député de Meurthe-et-Moselle Stéphane Hablot, qui soutient le père de famille depuis le début de cette affaire. L'élu a écrit à Emmanuel Macron à propos de sa visite au chef d'Etat djiboutien, lui rappelant l'importance de cette affaire.
Au printemps 2024, au moment des élections européennes, Gabin Lider avait déjà sollicité par courriers les candidats à l'élection, le chef de l'Etat et la première dame. Il avait alors reçu une lettre du chef de cabinet d'Emmanuel Macron, lui assurant que ce dernier était au courant de l'affaire.
Deux ans de combat
Depuis qu'il a compris que la mère de sa fille ne la ramènerait pas et s'installerait à Djibouti, Gabin Lider a remué ciel et terre pour faire revenir Liya six ans aujourd'hui. Sur le plan judiciaire, politique et médiatique tout a été tenté non sans souffrance.
"Ma fille est française. La France doit se faire respecter. Je veux que le Président de la République dise à son homologue qu'il faut que ma fille rentre et que l'ambassade de France se mette au diapason. Je ne veux même pas la couper de sa mère. Qu'elle rentre avec elle en France, mais qu'on applique enfin les décisions de justice sinon à quoi bon..." se désespère Gabin Lider. Ses parents qui sont un pilier pour lui et qui l'ont énormément aidé, sont dévastés : "cette affaire détruit ma famille".
Difficile de rester insensible à cette situation. De l'empathie c'est aussi ce que Gabin attend du chef de l'Etat français qui partagera un repas de noël avec les militaires français déployés à Djibouti, la base française la plus importante à l'étranger. Emmanuel Macron rencontrera également son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh à propos de la situation conflictuelle dans la Corne de l'Afrique.
"Les relations entre les deux pays sont excellentes. Cela doit permettre le dialogue autour de la situation de ma fille" espère le Nancéien. Avec Liya, les contacts restent réguliers bien que très brefs, deux fois par semaine pendant quelques minutes en visio sur un réseau social.
"Ma fille grandit, elle est toujours contente de me voir mais ça ne peut pas aller plus loin, c'est beaucoup de frustration. Elle me demande tout le temps quand est-ce qu'on va se voir mais je ne peux pas lui répondre. Elle veut souvent voir sa chambre, elle se souvient de tous ses jouets, d'où sont placés les objets alors qu'elle était petite quand elle est partie" confie un papa attendri.
Gabin Lider a obtenu la garde exclusive de Liya en juin 2023, une décision confirmée en appel en février 2024. Son ex-conjointe dont il était séparé quand elle est partie vivre à Djibouti doit faire l'objet d'un procès dans son pays qui a déjà été décalé à plusieurs reprises.