C’est un des chantiers phares du projet Euratlantique à Bordeaux. Un quartier presque collé à la gare où des bureaux et commerces doivent notamment voir le jour d’ici 2022. Les riverains dénoncent entre autres la hauteur des bâtiments et une trop grande bétonisation.
C’était un des bébés d’Alain Juppé. Bordeaux-Euratlantique, une large zone autour de la gare et de sa nouvelle LGV. Une zone génératrice d’emplois, tout en préservant l’habitat et les espaces verts. Présentée comme l’une des plus vastes opérations d’aménagement de France, le projet est aujourd'hui en train de prendre forme. Et parfois ça coince. Comme c’est le cas en ce moment aux alentours de La rue Amédée Saint-Germain. Celle-ci longe les rails ferroviaires, jouxtant le quartier du Sacré Cœur. Non loin de la gare, côté Bordeaux, il est à l’image de Belcier, un quartier en plein renouveau.
Mais les habitants sont inquiets. Certains chantiers laissent déjà entrevoir des constructions « trop hautes » à leurs yeux, contrastant avec les échoppes de plain-pied environnantes. Selon eux, un certain nombre d’éléments du projet initialement prévu n’auraient pas été respectés. Ils évoquent des aspects techniques sans pour autant s’opposer à un renouvèlement du quartier qu’ils souhaitent ancré dans la diversité sociale.
« Nous, on pense qu’il faut de la mixité, c’est très important dans un quartier, explique Magali Della Sudda. Nous ne sommes pas du tout pour l’entre soi, bien au contraire. C’est aussi pour cela qu’on est ici.
On voudrait sauvegarder les deux barres HLM qui sont là, et les quatre derniers platanes du quartier qui sont devant ces barres, parce que les habitants y sont bien.
L’aménagement de ce quartier, comme tout le projet Euratlantique, est considéré comme une Opération d’intérêt National (OIN). A ce titre, elle est conduite par l’Etablissement public d’aménagement (EPA) Bordeaux-Euratlantique. Les représentant de l’Etat, de la Région, du Département et des communes concernées siègent au sein de son conseil d’administration. C’est justement cet établissment public qui est dans le viseur des riverains.
Ceux-ci espèrent qu’il seront entendus, et que l’Etablissment public ne se livrera pas à des modifications à la marge. Gabriel Poifoulot, directeur général adjoint Euratlantique, se veut rassurant et met en avant le dialogue sur la durée. « En 2014, après une première phase de concertation (2011-2013) sur la partie centrale d’ « Amédee », l’établissement a revu son projet avec le maître d’œuvre au regard d’un certain nombre de demandes », affirme-t-il.
« Donc on est sur des processus longs, des processus continus, les échanges ne se réduiront pas au premier trimestre 2021 ».
Le futur quartier Amédée Saint-Germain s’articule autour du pont de la palombe dont les travaux ont débuté en décembre 2017. Il doit s’achever en 2022 avec la création de la place des Citernes. Le projet prévoit la végétalisation du site avec notamment la plantation de 186 arbres. Sont aussi prévus une voie piétonne, des places de stationnement, une « Halle aux briques » hébergeant un marché et des services de restauration, des bureaux ainsi que des commerces à loyers encadrés. La prochaine concertation est prévue début février. Le collectif espère que des modifications substantielles seront apportées.
Pour découvrir le projet, cliquez ci-dessous.
Le projet Amédée Saint Germain