Carole H, une Bordelaise extrêmement prolixe sur les réseaux sociaux, a été jugée jeudi pour une avalanche de messages diffamatoires et injurieux visant la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa,
Marlène Schiappa avait porté plainte contre elle pour faire cesser son "harcèlement".Carole H., une mère de famille âgée de 36 ans, était poursuivie devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour 140 tweets et messages haineux à l'encontre de la secrétaire d'Etat, à qui elle reproche notamment ses prises de positions et son action en faveur des droits des femmes.
La trentenaire, qui se définit sur Facebook comme "une mère au foyer célibataire au RSA qui passe ses journées isolée dans son HLM et se nourrit grâce aux Resto du cœur" y qualifiait la ministre de "maquerelle" et de "pute", son époux de "mari trompé" et ses filles de "mal élevées".
Stage de citoyenneté et un euro symbolique
Dans ses réquisitions, le ministère public "a expressément demandé un stage de citoyenneté" pouvant être assorti d'une amende laissée à l'appréciation du tribunal, a précisé l'avocate de Mme Schiappa, Me Julia Minkowski.Atteinte à la dignité de la personne
Pour la partie civile, Me Minkowski a précisé avoir demandé "un euro symbolique de dommages et intérêts et la suppression des messages sur Twitter et Facebook"."S'il est admissible de critiquer même avec beaucoup de virulence un responsable politique, la liberté d'expression est dépassée dès lors qu'elle porte atteinte à la dignité de la personne", a fait valoir l'avocate.
"Là, les limites ont été franchies et l'objectif de la plainte de Mme Schiappa n'avait pas d'autre objet que de faire cesser ce qu'elle considérait comme du harcèlement à travers une mise en cause systématique d'elle-même et de sa famille" sur les réseaux sociaux.
Délibéré le 8 mars
Toujours sur les réseaux sociaux, Carole H a dénoncé un procès "à charge", "insultant" et très "éprouvant".Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 8 mars, date qui coïncide avec la Journée internationale des droits des femmes.