50 000 gilets jaunes ont manifesté partout en France ce samedi. Bordeaux a connu, sans doute même avant Paris, la plus forte mobilisation avec près de 5000 participants (4600 selon la préfecture). Un "record" qui ne fait pas oublier les exactions de fin de journée, les violences et dégradations.
Pourtant, beaucoup de témoins l'ont observé, il existait une véritable vigilance, le temps de la manifestation, pour ne pas laisser le mouvement être infiltré par les casseurs. Une auto gestion des gilets jaunes pour manifester dans le calme tout en scandant leurs slogans et messages.
Au-delà de la baisse des carburants, les revendications portent aujourd'hui, entre autres, sur la tenue d'un Référendum d'Initiative Citoyen (RIC), des mesures sur le pouvoir d'achat, moins de taxes, un SMIC à 1300 euros, une diminution du prix du gaz et de l'électricité et pour une retraite à 60 ans...
A la façon de leur emblème le gilets fluorescent, ces invisibles Français du quotidien veulent redevenir "visibles", être acteurs de leur avenir...
Ecoutez le compte-rendu de cette 8ème journée de mobilisation des gilets jaunes avec Gilles Coulon.
Quand ça dégénère
Mais comme chaque fois, chaque samedi soir à Bordeaux, la bascule s'opère en fin de manifestation, vers 16h30. A l'heure où chacun range son gilet jaune, arrivent les casseurs, en gilets jaunes, eux aussi...Bilan : 11 interpellations, 5 policiers blessés, plusieurs véhicules et poubelles brûlés en centre-ville.
Beaucoup annonçaient en fin de parcours être satisfaits d'une mobilisation forte. Et il est vrai que le cortège a été plutôt cadré jusqu'en fin d'après-midi.
Et certains d'appeler à revenir samedi prochain... en connaissant pourtant la récurrence des violences chaque fois.
N'est-ce pas, aujourd'hui la responsabilité du mouvement de donner comme un nouveau "rendez-vous " aux casseurs (d'ici et d'ailleurs) dès la fin de la mobilisation des gilets jaunes, un samedi après l'autre ?...
Ce doit faire, aussi, partie de la discussion que les gilets jaunes doivent avoir ensemble, dans le même temps que leurs revendications.
Dans toute la France
Près de 50.000 personnes ont manifesté samedi à travers la France pour "l'acte VIII" de la mobilisation des "gilets jaunes" qui a parfois viré à l'affrontement avec les forces de l'ordre, suscitant l'indignation du chef de l'Etat.Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 5, 2019
Sur le plan comptable, les "gilets jaunes" ont réussi leur pari en mobilisant bien plus que les 32.000 manifestants du 29 décembre, même si le ministre de l'Intérieur a assuré que ce mouvement n'était "pas représentatif de la France".
Christophe Castaner a également insisté sur la "détermination" du gouvernement face à cette contestation qui fait vaciller l'exécutif depuis un mois et demi.
La porte du ministère défoncée
Parmi les incidents ayant émaillé la journée, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dû être évacué de ses bureaux rue de Grenelle après une intrusion de "gilets jaunes" qui ont défoncé la porte du ministère avec un engin de chantier.Une enquête est ouverte, selon le parquet de Paris.
Parti des Champs-Elysées, le défilé parisien s'était pourtant déroulé sans heurts dans la matinée, mais la situation s'est progressivement tendue dans la capitale où la préfecture de police a recensé 3.500 manifestants. Selon la préfecture, 24 personnes ont été interpellées.