Bordeaux : ils ont tenté le mode zéro déchet... et l'ont adopté

Le défi environnemental est sur toutes les lèvres. Mais comment changer la donne quand on est un simple citoyen ? A Mérignac, Aude s'est lancée dans un mode de vie zéro déchets avec mari et enfants. 

Quand Aude, 41 ans,  nous ouvre les portes de son coquet pavillon de Mérignac, elle est en train de confectionner une pâte à tartiner chocolatée. Elle sourit. "J’ai essayé plein de recettes pour faire oublier ‘la fameuse’, à mes enfants.
Là c’est une recette du chef Michalak, et c’est celle qu’ils préfèrent ", précise-t-elle, une boîte de poudre de lait à la main.


Cette boîte cartonnée, c’est l’un des rares vestiges de sa vie d’avant. "Je n’en ai pas trouvé en vrac. Idem pour le lait, je continue d’acheter des packs".


 

Achats en vrac

Depuis plus de deux ans, Aude a opté pour un mode de vie zéro déchets. Pas d’emballages, pas de plastiques, pas de produits transformés.
Dans sa cuisine des bocaux de verres contiennent du riz, des fruits secs, de la semoule, de la farine… " Je pars au magasin bio avec et je les remplis directement !"

 
 

Partie de loin

Le premier déclencheur de ce qu’elle-même appelle une "révolution familiale", remonte à la Cop 21, en 2015. C’est là que la puéricultrice prend conscience de l’inaction des politiques face à l’enjeu climatique, et décide de prendre les choses en main, à son niveau. Son objectif : réduire ses déchets ménagers au maximum. Elle assure être partie de loin.

  
"Je n’étais pas particulièrement écologiste. Et je ne me considère toujours pas comme telle d’ailleurs. J’éteignais la lumière, je ne laissais pas couler l’eau quand je me brossais les dents, mais ça n’allait pas plus loin que ça.

Et sur les achats c’était pire, j’étais quasiment dans l’hyper consommation !
"

  

Révolution par étapes

A la même période, Aude découvre, presque par hasard, un livre dans une librairie, " La famille presque zéro déchet ", soit l'expérience d'une famille landaise qui veut réduire son impact environnemental. 


" Je l’ai lu, j’ai trouvé ça à la fois intéressant, et compliqué. Puis l’idée a fait son chemin progressivement, explique Aude. J’ai gardé mes habitudes, mais j’ai commencé par modifier mes comportements d’achats.

 

"J’ai commencé à acheter en plus grosses quantités, éviter les achats à usage unique. J’ai essayé d’éviter certains achats, comme le coton démaquillant, qui ne sert qu’une fois"


Depuis Aude a adopté les lingettes démaquillantes faites maisons, à partir de serviette éponge et tissu recyclés.



 


Convaincre les enfants

Maman de trois enfants, âgés de 6, 9, et 10 ans, Aude le reconnaît : ce n’est pas toujours simple de vivre en mode zéro déchets. " Les débuts ont été très difficiles. J’ai fait la bêtise de me lancer là-dedans sans en discuter au préalable avec ma famille. Forcément, ça a été conflictuel.

Aujourd’hui, tout le monde a pris conscience des raisons pour lesquelles nous le faisons, mais ça reste parfois compliqué
 ".

 

Cadeaux de Noël durables

Parmi les situations délicates à gérer, les fêtes de Noël et les fameuses listes de cadeaux. "Ils ont envie de plein de cadeaux, on réfléchit à comment les acheter de manière raisonnable. Privilégier la deuxième main, ou les achats durables, sans plastiques… Je choisis souvent des cadeaux dématérialisés, comme des spectacles… "


 

Organisation

Reste la question du temps. Confectionner chaque jour, ou presque, les goûters des enfants, les yaourts maison ou sa lessive, est ce que ce n’est pas trop chronophage ? Oui et non, selon notre adepte. "C’est le truc qu’on nous oppose à chaque fois. Mais c’est surtout une adaptation et de l’anticipation. Il faut se ré-organiser.  
 

Faire ma lessive, ça me prend 10 minutes et je la garde six semaines. Les gâteaux, je les fais avec les enfants, c’est du temps passé ensemble 

 

Moins de dépenses et plus d’échanges

Aude  assure qu’entre ses achats d’occasion et ses produits maison, elle a réduit ses dépenses d’un bon tiers. Elle le reconnaît, sa démarche a été facilitée parce qu’elle était partagée.

En 2017, une cinquantaine de familles de Mérignac, dont la famille Aude, se sont lancées dans un défi zéro déchet de huit mois, avec pesée des poubelles. La famille d’Aude a réduit de moitié sa production de déchets en un an.
 





Une pastille qui n'encrasse pas le lave-vaiselle

Une fois le défi terminé,  plusieurs familles ont fait le choix de rester dans ce mode de vie là. Et continuent d’échanger entre  voisins les astuces et bons plans : pas toujours facile de trouver la bonne recette de détergent, celle qui n’encrasse pas le lave-vaisselle, ni celle la mousse à raser maison qui n’irrite pas la peau.  



Depuis, ces familles distillent leurs trouvailles sur la page Facebook Les Z’héros du déchet .  Et pour ceux qui souhaiteraient tenter l'aventure, le cap n’est pas si difficile à franchir, assure Aude. Chacun peut aborder la question à sa façon.
 

Accessible à tous

"On peut juste aller avec sa poche à pain à la boulangerie pour commencer, et éviter d’utiliser des poches à usage unique.
Idem, les produits ménagers, c’est tellement facile à faire que c’est dommage de ne pas commencer par là."
 

Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout faire qu’il ne faut rien faire. Il existe plein de solutions, de conseils en ligne…  Chacun peut trouver celle qui lui correspond











 
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