Environ 500 personnes se sont réunies dans le centre de Bordeaux pour protester contre l'utilisation du 49-3 à l'Assemblée Nationale. Plus tôt dans la journée, étudiants et personnels grévistes de Bordeaux Montaigne ont voté l’occupation de l’université.
La réaction était attendue en cas de passage en force à l'Assemblée. Alors qu’Elisabeth Borne a engagé cet après-midi la responsabilité de son gouvernement par manque de majorité, plusieurs centaines de personnes se sont spontanément rassemblées dans le centre de Bordeaux cet après-midi.
Cette nouvelle manifestation intervient au moment-même où l'intersyndicale s'apprête à durcir le mouvement. “Des millions de salariés sont contre cette réforme, vouloir imposer un tel projet contre l’immense majorité des citoyens est complètement illégitime, estime Stéphane Obé, secrétaire départemental de la CGT Gironde. On réaffirme notre unité, notre détermination et la volonté de durcir le ton, en écho à ce qui est en train de se décider sur les différents lieux de travail pour intensifier le rapport de force.”
Le cortège, notamment composé d'étudiants, a fait étape devant la permanence du député de la majorité Thomas Cazenave. Un choix loin d’être anodin en raison de son soutien à la réforme, mais aussi de son vote contre les repas étudiants à 1 €. Il y a un mois, le texte avait été rejeté en première lecture à l’Assemblée, à une seule voix près.
L'université Bordeaux Montaigne occupée
Bloquée un jour, occupée le suivant : à Bordeaux Montaigne, l’opposition à la réforme des retraites est montée d’un cran. À l’issue de la nouvelle assemblée générale qui s’est tenue ce jeudi matin sur le campus de Pessac, étudiants et personnels grévistes sont donc passés à l’étape supérieure.
“Le but n’est pas simplement de provoquer la fermeture de la fac, mais de politiser les étudiants, explique Iban Delavoie, président de l'UNEF Bordeaux, principal syndicat étudiant. On ne veut pas seulement occuper les lieux mais se les approprier, discuter, échanger.” Installés à la maison des étudiants, ils se disent “prêts à y passer la nuit.”
L’équipe présidentielle, comme une grande partie de la communauté, partage ce rejet de la réforme des retraites.
Cabinet de Lionel Larré, président de l'université Bordeaux Montaigne
Unis dans la contestation, les grévistes saluent la “volonté de dialogue” dont fait preuve la présidence de l’université depuis le début du mouvement. Le président Lionel Larré a lui-même assisté aux deux assemblées générales, et a consulté les organisateurs de l’occupation afin de rédiger les communications destinées à l’ensemble des étudiants et personnels.
“Entre la banalisation des journées de grève pour aller manifester et la présence du président aux assemblées générales, il y a un vrai travail en commun mené depuis le 19 janvier, indique son cabinet. L’équipe présidentielle, comme une grande partie de la communauté, partage ce rejet de la réforme des retraites.”
Une nouvelle assemblée générale est organisée demain matin à Bordeaux Montaigne pour décider de la suite à donner au mouvement. De son côté, l’intersyndicale a d'ores et déjà annoncé de nouvelles mobilisations pour protester contre l'usage du 49.3 dans le but de faire adopter la réforme.