La grande synagogue de Bordeaux célèbre cette année ses 140 ans. Depuis plus d'un siècle, elle rassemble une communauté juive venue d'Espagne et du Portugal.
Deux tours, des fenêtres aux inspirations orientales : depuis 1882, la grande synagogue de Bordeaux surveille la rue du Hâ. Elle souffle cette année ses 140 bougies.
Lieu d’histoire
Depuis plus d’un siècle, la grande synagogue de Bordeaux accueille une communauté juive séfarade, venue d’Espagne et du Portugal pour fuir l’Inquisition. Elle sera renforcée, à la fin du siècle dernier par l’arrivée de certains Juifs d’Afrique du Nord.
Mais au sein de ces murs, c’est une autre date que l’on retient : le 10 janvier 1944. Ce jour-là, 394 Juifs dont 55 enfants sont emmenés vers les camps de la mort. C’est la plus importante rafle qu’a connue la métropole bordelaise.
Une architecture particulière
Construite en 1882, par trois architectes, Charles Burguet puis Charles Durand et Paul Abadie, la grande synagogue mêle l'architecture gothique aux influences orientalistes, très en vogue à l’époque.
L’édifice se veut monumental : 36 mètres de long, 26 mètres de large et une toiture métallique réalisée par Gustave Eiffel pour renforcer l’impression de grandeur. Car c’est de l’intérieur que la grande synagogue se dévoile, et notamment lors d’un rituel spécifique.
Ce rituel fait que le ministre officiant est au centre de la synagogue alors qu'habituellement, dans les autres synagogues, le ministre officiant est près du tabernacle. Cette disposition existe seulement dans cinq à six lieux en Europe.
Erick Aouizerate, président du Consistoire israélite de la Gironde.
Une architecture si particulière qui n’est pas passée inaperçue : l’édifice est classé aux monuments historiques de France depuis 1998.