Deux ans après la fusillade, un hommage est rendu ce samedi 14 janvier 2023 au jeune adolescent qui a perdu la vie, tué par balle, dans le quartier des Aubiers à Bordeaux.
Le drame avait suscité une vive émotion dans le quartier populaire des Aubiers à Bordeaux. Deux an après la fusillade qui a coûté la vie à Lionel, alors âgé de 16 ans, une centaine de personnes s’est retrouvée ce samedi matin place Ginette-Neveu. Là où l’adolescent, fan de foot, est tombé sous les balles, victime collatérale de tirs en rafale qui ont visé son lieu de vie.
Ses parents sont là. Thierry, le beau-père et papa de cœur et Rose la maman. Une gerbe de fleurs est déposée devant la stèle commémorative de son fils. Discrète, elle retient son souffle, sensible à ces marques d’affection. "C’est un moment difficile pour nous, ça fait plaisir d’être entourée par des personnes merveilleuses qui nous accompagnent dans notre chagrin."
Le quartier ne veut pas oublier
Depuis le drame, les parents ont quitté le quartier. Trop difficile pour eux et leurs enfants d’y poursuivre leur vie. Mais les proches et les anciens voisins sont venus soutenir la famille.
Personne n’a oublié ce soir du 2 janvier 2021. Vers 22 h 50, le jeune homme est dehors avec ses copains, à son stand de vente à la sauvette de sodas, quand trois hommes cagoulés en voiture ouvrent le feu avec des armes lourdes. Une scène d’une rare violence à Bordeaux dans un contexte de rivalité entre quartiers. Les enquêteurs retrouveront 33 douilles sur les lieux du crime. Lionel décédera peu de temps après. Trois autres adolescents, réfugiés dans les étages des immeubles, sont blessés, dont son meilleur ami.
Dans l’assemblée, ce samedi matin, beaucoup de jeunes ont tenu à saluer sa mémoire. Parmi eux, Idrissa. Le jeune homme se souvient : "C'était comme mon meilleur ami. On jouait au foot tout le temps ensemble, on était dans la même classe".
Certains ont une rose blanche à la main. D’autres portent un tee-shirt avec la photo de la victime. L’hommage s’est poursuivi par une messe en l'Église de la Trinité dans le quartier de Grand-Parc à Bordeaux. Après un moment de recueillement sur la tombe de Lionel, un repas à base de poulet, son plat préféré, sera servi.
L'enquête avance
La famille qui a toujours appelé à l’apaisement et délivré des messages de paix, veut savoir ce qu’il s’est réellement passé. Elle aimerait que la justice fasse surgir la vérité.
"Nous les parents, nous sommes pressés pour que l’on puisse faire notre deuil, ce n’est pas facile de se retrouver là à chaque fois," confie le papa de Lionel. Ces dernières semaines, l’enquête a bien progressé. Elle a permis de démontrer que Lionel n’était pas visé et qu’il se trouvait là au mauvais moment. "L’enquête a effectivement été menée tambour battant et de manière constante, cela a permis d’identifier des gens qui étaient jusqu’à présent recherchés ou sur lesquelles on s’interrogeait. Il est confirmé aujourd’hui, que Lionel était au mauvais endroit au mauvais moment". rappelle Yann Herrera, avocat de la famille.
Sept personnes ont été mises en examen pour meurtre en bande organisée et tentative de meurtre en bande organisée. Six d'entre elles sont actuellement en détention provisoire. Toutes nient leur participation à la fusillade. L'instruction n'est toujours pas terminée. Et il semble peu probable qu’un procès ait lieu en 2023.
Ce samedi, 18 ballons seront lâchés dans le ciel bordelais pour ne pas oublier Lionel qui aurait dû fêter ses 18 ans en décembre dernier.