Adolescent tué aux Aubiers à Bordeaux : cinq personnes placées en garde à vue

L’enquête confiée à la police judiciaire avance. Depuis la nuit dernière, 5 personnes sont entendues dans le cadre de leur garde à vue des chefs de meurtre en bande organisée et tentatives de meurtre en bande organisée.

Ces personnes sont toutes majeures et ont été placées en garde à vue entre dimanche soir à 22h et ce lundi à 6h10. Le parquet de Bordeaux a communiqué cette information en fin de journée dans le cadre de l’enquête ouverte après la mort samedi soir d’un jeune de 16 ans dans le quartier des Aubiers au Nord de Bordeaux.

La procureure de la République, Frédérique Porterie, indique que les personnes placées en garde à vue sont nées entre 1999 et 2002, mais ne précise pas si elles sont connues des services de police et de justice. La mère de la victime, qui a porté plainte ce matin, ne connaît pas leur identité. "Avant de se réjouir de l'arrestation de ses des potentiels assassins de son fils, avant d'exploser de joie, elle est encore sous le choc de la perte de son enfant", explique son avocat bordelais Yann Herrera.

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Entendre les témoins                                                                                                                                                                      

 De nombreuses personnes se seraient manifestées suite après lancé dans les médias au lendemain du drame.

Il convient désormais d'entendre ceux-ci outre les victimes qui, pour certaines d'entre elles, sont toujours hospitalisées.

Le parquet de Bordeaux

L’enquête de la police judiciaire se poursuit. Et des « examens de police scientifique sont toujours en cours ». On ne connaîtra que demain, mardi 5 janvier, les résultats de l’autopsie de la victime.

La mère de la victime ainsi que son beau-père ont été longuement entendus par les enquêteurs ce lundi matin. "La mère de Lionel n’a aucune idée de qui a pu faire ça", rapporte son avocat. "L’enquête nous dira ce que les auteurs des faits avaient comme idée, mais on a le sentiment que Lionel n’était pas spécifiquement visé". Selon Yann Herrera, la victime scolarisée en seconde au lycée des Chartrons ne souffrait pas de problèmes relationnels et était inconnue des services de police. "L’enquête demarre à peine", rappelle Yann Herrera. 

Je ne souhaite pas qu’on confonde vitesse et précipitation.

Yann, Herrera, avocat de la mère de la victime

"Une enquête criminelle demande beaucoup de temps", poursuit l'avocat. "Il ne faut pas se précipiter sur n’importe qui, n’importe comment, car après tout le monde est déçu. La suite des événements nous dira si les policiers se sont trompés ou pas. Le fait d'être entendu ne signifie pas pour autant être condamné. Quand on interpelle, c’est qu'on a des éléments suffisants pour demander des explications, mais après, tout peut arriver".

Les réseaux sociaux qui s’enflamment

Les esprits s’échauffent dans le quartier bordelais. Depuis plusieurs heures, des photos des auteurs présumés des faits circulent sur les réseaux sociaux. Des informations largement diffusées dont la véracité reste à être prouvée et qui laissaient craindre un règlement de compte imminent. L'avocat de la mère de la victime précise que celle-ci a eu accès à ces photos et qu'elle n'aurait reconnu aucun des individus dont le portrait a été diffusé.

« Constatant la diffusion sur les réseaux sociaux de nombreuses informations non vérifiées », le Parquet de Bordeaux a par ailleurs lancé un message d'apaisement et de prudence. 

Il est essentiel que cette enquête, aujourd'hui conduite avec toute la diligence nécessaire, puisse se poursuivre dans les meilleures conditions afin que tous les auteurs de ces crimes puissent être identifiés aux fins de mises en examen et de jugement.

Frédérique Porterie

Ces cinq interpellations permettront-elles d'apaiser les tensions aux Aubiers ? Yann Herrera veut y croire. "Car cela s’est passé il y a plusieurs jours maintenant," dit-il, "il n'y a pas eu d’expédition non plus". "Par ailleurs, la famille est dans l’optique d’un appel au calme, et l’efficacité des policiers est susceptible de restaurer la confiance ou de couper l’herbe sous le pied de ceux qui auraient voulu se venger. Mais on n'est jamais à l’abri, car ce genre d’événement peut être catalyseur, voire prétexte à d’autres colères".

Rappelons que quatre autres personnes ont été blessées par balle ce samedi soir aux Aubiers. Trois sont mineures. 

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