À Bordeaux, des livreurs Deliveroo manifestent contre un contrat plus précaire

Une trentaine de coursiers à vélo travaillant pour Deliveroo à Bordeaux se sont rassemblés mardi pour protester contre les nouvelles "tarifications aléatoires" proposées "unilatérament" par la plateforme de livraison de repas, craignant une baisse de leur rémunération.

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Ces livreurs, exerçant pour la majorité cette activité à plein temps, s'indignent contre les nouvelles tarifications qui leur sont proposées par la plateforme depuis le 20 juillet. Selon eux, les contrats signés depuis février par de nouveaux livreurs comportent déjà cette clause. 

"En tant qu'auto-entrepreneurs, nous facturons des prestations de livraisons. Deliveroo nous propose dans un avenant à notre contrat une tarification aléatoire indiquée lors d'une demande de prise en charge", a expliqué Nicolas Balastegui, 33 ans, qui travaille pour la plateforme depuis deux ans. 

Plus on a d'expérience, moins on gagne de l'argent


"Avec ce nouveau système, la tarification peut passer du simple au double, un jour 7 euros pour 4 km, et le lendemain 4 euros pour la même distance", dénonce Malick, 24 ans. "On pense que c'est en fonction de la demande : quand elle est forte, Deliveroo veut que ça aille vite et monte les prix, quand c'est calme, ils préfèrent payer moins".

"Avec Deliveroo, c'est le seul métier où, plus on a d'expérience, moins on gagne de l'argent", déplore le livreur qui à ses débuts, il y a un an et demi, gagnait "15 à 20 euros par heure contre environ 10 euros aujourd'hui, sans compter les charge de l'auto-entreprise", explique-t-il. 


Aucun minimum officiel


Tous les livreurs présents mardi, organisés en collectif ou membre du syndicat des coursiers CGT Gironde, déplorent que cette proposition de changement de contrat ne leur garantisse "aucun minimum officiel". "Et comme par hasard, ils attendent l'été pour proposer ce changement de contrat", déplore Nicolas Balastegui. Les coursiers s'étaient rassemblés devant les locaux de la plateforme à Bordeaux où ils espéraient être reçus dans l'après-midi, en vain.

"Cette nouvelle tarification est proposée en test jusqu'au 31 juillet" aux livreurs, a précisé un porte-parole de Deliveroo France, qui n'a pas souhaité donner son nom. "Les livreurs ont le choix de signer ou non cet avenant, c'est une option. S'ils refusent cette nouvelle tarification, ils peuvent revenir à l'ancienne tarification fixe", a-t-il insisté.

Dans un communiqué, l'entreprise assure que cette évolution de la tarification, "permettant aux livreurs de gagner plus pour les courses plus longues", "répond à la demande des livreurs". "Ils ont le choix de l'accepter ou de la refuser", ajoute le texte.

Deliveroo est une entreprise britannique de livraison de plats cuisinés (ndlr).
 
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