Associations, syndicats et collectifs appellaient à un rassemblement cet après-midi à Bordeaux "contre les violences policières et le racisme systémique". La manifestation est partie de la place de la Bourse jusqu'au consulat des Etats-Unis pour se terminer en centre-ville.
Ils sont venus malgré le décret interdisant les rassemblements de plus de dix personnes en cette période de post confinement.
"C'est vrai que c'est risqué, mais beaucoup de gens portent un masque et sur des sujets comme celui-là il faut être présent" nous dit un des manifestants, âgé d'une vingtaine d'années, comme beaucoup d'autres présents au départ place de la Bourse.
"Le devoir de désobéissance est inscrit dans la Constitution, si on faisait les choses légalement il se passerait rien" ajoute un marcheur plus âgé qui estime "inacceptable de voir la police payée par les contribuables français faire des actes racistes".
Le cortège, très dense, s'élance sur la route le long des quais de la Garonne en direction du consulat des Etats-Unis. Une jeune femme à la peau noire estime qu'il "est temps que les gens prennent conscience que les personnes de couleur n'ont pas les mêmes vies que tout le monde. Aujourd'hui en 2020 on meurt encore parce qu'on est noir. Il faut que ça s'arrête" dit-elle très calmement.
Les quelques 2000 manifestants arrivent devant le consulat, criant d'une même voix "Tous ensemble contre le racisme !", ou encore "Police partout, justice nulle part".
Nzimenya Rwan, vice-président de SOS Racisme Gironde, est présent en tant que co-organisateur. "On veut montrer notre indignation et on veut que les choses changent, que les dirigeants politiques prennent vraiment des mesures sur les violences policières et sur le racisme à l'intérieur des forces de l'ordre" dit-il, assurant que les manifestations se poursuivront jusqu'à ce que leurs revendications soient prises en compte. "Il y a un problème de racisme dans la police, les institutions, la société, il faut que les choses changent" répète t-il.
La mort de Georges Floyd a choqué le monde entier
"La mobilisation ne doit pas s’arrêter et le débat qui s’est ouvert non plus !"
Cet appel à manifester intervient plus de dix jours après la mort du noir américain Georges Floyd, étouffé par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai dernier.
Ce drame, qui a choqué le monde entier, doit faire changer les choses en profondeurs estiment les organisateurs du rassemblement. Ils réclament des "mesures d’urgences pour lutter contre les discriminations raciales à l’échelle internationale et dans la société française".
Au-delà du cas Georges Floyd, ils veulent aussi dénoncer les méthodes de plaquage ventral pratiquées en France. Ils estiment que "ce sont les mêmes qui, en 2016, ont tué Adama Traoré, mais aussi plus récemment Cédric Chouviat" en janvier dernier lors d'une violente interpellation à Paris.
Par ailleurs ils pointent "une escalade de violences dans les quartiers populaires" pendant le confinement "géré par la police".
"La dynamique de lutte enclenchée sur ces questions depuis quelques jours a tout son sens en France et doit être étendue" estiment-ils.
Ainsi ils revendiquent "la dissolution de la BAC, la sanction et la fin des violences policières et des contrôles au faciès".
Une dizaine de collectifs, associations et organisations syndicales sont à l'origine de cet appel à une marche entre la place de la Bourse et le consulat des Etats-Unis : Planning Familial 33, SOS Racisme Gironde, Union Communiste Libertaire Gironde, NPA Jeunes Bordeaux, Onzième Thèse, , FACK AP !, , Revolution Permanente, NPA 33, Du Pain et des Roses, La Batucada Féministe Bordeaux, Solidaires étudiant-e-s Bordeaux.