Nicolas Sarkozy tenait ce samedi un des derniers meetings en province de cette campagne des primaires. S'il a longuement piétinié l'identité heureuse d'Alain Juppé, il ne l'a finalement que peu évoqué, préférant cibler François Bayrou.
La photo de famille prise à la fin du meeting, sur l'estrade du hangar 14, ressemblait beaucoup à celle prise prise deux ans plus tôt, presque jour pour jour.
Brice Hortefeux, Rachida Dati, Christian Jacob, Eric Woerth, finalement peu de changement.
A l'exception d'un absent qui était plus présent que jamais : Alain Juppé.
C'est d'ailleurs sur son concept d'identité heureuse que Nicolas Sarkozy a amorcé son attaque "ne croyant pas à l'identité heureuse, lorsque qu'un chômeur français voit le plein-emploi en Allemagne". Une longue diatribe sur le thème de campagne de son rival, qu'il a décousu pendant près d'un quart d'heure.
"Remarquez, il y a un progrès dans l'identité heureuse: maintenant, on a le droit d'employer le mot identité."
Rappelant même à l'ordre une partie de ses militants qui sifflaient le maire de Bordeaux, N. Sarkozy a prévenu que sa famille politique "aurait besoin de tout le monde quand il aurait gagné."
Une bienveillance soudaine, dans une ambiance franchement hostile à l'ancien Premier ministre.
La photo la plus expressive que je viens de recevoir de Bordeaux lors du meeting de Nicolas Sarkozy pic.twitter.com/mDQXzF93NJ
— Verlaine (@VerlaineDJENI) 12 novembre 2016
La stratégie du ricochet
Fustigeant des "accommodements avec l'Islam", formule employée une fois par Alain Juppé, le président des Républicains a bien adressé quelques piques, mais a retenu ses coups...pour mieux les porter sur François Bayrou.
Le maire de Pau a été copieusement hué par les 3000 militants présents, dénonçant le "centre girouette".
Je n'ai aucun compte à régler avec qui que ce soit et certainement pas d'ailleurs avec quelqu'un qui a été trois fois candidat à la présidentielle sans jamais être capable d'être qualifié pour le second tour
Le président des Républicains n'avait pas de mots assez durs pour celui qu'il tient pour responsable de l'élection de François Hollande en 2012.
En s'attaquant directement à l'ancien candidat du Modem, Nicolas Sarkozy veut atteindre Alain Juppé, à qui il reproche d'avoir conclu une alliance secrète contre une centaine de circonscriptions.
Mr Bayrou nous a fait rentrer dans le socialisme, c'est pas lui qui nous en fera sortir.
La rancoeur entre les deux hommes est tenace, même si l'ancien président a récemment déclaré qu'il voterait Bayrou en cas de duel avec Le Pen.
A une semaine du scrutin, les sondages restent favorables au maire de Bordeaux, avec une progression nette pour François Fillon. Mais le nombre d'électeurs qui vont effectivement se déplacer pour voter est impossible à prévoir, ce qui rend l'issue de cette élection plus que jamais incertaine.
Retrouvez le reportage de Marie Neuville et Nicolas Pressigout :