Le Bordeaux Rock Festival a lieu du 23 au 27 janvier. 25 concerts + 12 lieux = 37 bonnes raisons d'y aller.
France 3 vous en livre 4 : le rock fait partie de l'histoire de la ville, il est porté par des acteurs passionnés, allie talents locaux et internationaux, donne accès à un Bordeaux méconnu.
Bordeaux, scène rock : ah ouais ?
Bordeaux est une ville rock. Longtemps, cette affirmation a été acceptée comme telle, jamais remise en cause même durant les années où Bordeaux était surnommée la belle endormie. Mais est-ce toujours vraiment le cas ? La réponse serait plutôt oui. Le lien entre la ville et le rock est bien présent, même s'il a fluctué au fil des années.On peut dater l'apparition du rock à Bordeaux dans les années 60 avec Tony March en figure de proue. Du haut de ses 16 ans, celui qui s'appelait encore Antoine Cortès, grattait sa guitare au Palatium de Bordeaux, le bar de ses parents. Et même si le fondateur du groupe Les Blousons noirs s'est depuis tourné vers le cinéma, il n'en garde pas moins la passion du rock chevillée au corps.
Déboule dans les années 70 la fureur punk et là encore Bordeaux n'est pas en reste avec des groupes comme Strychnine ou Stalag.
Place à la diversification dans les années 80 où évoluent aussi bien Les Stagiaires, les Stilettos que Kid Pharaon et bien sûr le tout jeune Noir Désir qui marquera de son empreinte le son rock dans la France entière et au-delà dans les années 90.
Bordeaux Rock Friendly, le mot est passé : Les Ramones en 1981, Iggy Pop en 88 et The Cure en 80 et 81 se produisent dans la Salle des Fêtes du Grand Parc. Si ce n'est pas l'âge d'or, ça y ressemble.
Le 14 juin 1997, Noir Désir organise Un Jour à Bordeaux, le seul et unique festival autorisé en centre ville, à la gare d'Orléans, devenue depuis le cinéma Mégarama. 20 000 personnes répondent à l'appel.
Les années 2000 sont quant à elles plus marquées par les fermetures de salles. L'éléctro accapare les oreilles de la jeunesse et le rock est en sourdine. Mais heureusement, Bordeaux peut compter sur ses piliers, telles que la Rock School Barbey ou l'association Bordeaux Rock pour entretenir la flamme.
Bordeaux Rock : asso ado
Elle a 15 ans, n'a ni acné, ni cheveux gras, mais elle ne range quand même pas sa chambre : Bordeaux Rock est une association adolescente qui porte le festival du même nom. Organisation de concerts ou de festivals (Musical Ecran au printemps et les Plages Pop au Cap Ferret l'été), label de disques, l'association répond au seul mot d'ordre de défendre et d'illustrer la vitalité musicale de la ville, selon les mots de José Ruiz, son président fondateur.Tous ses membres sont des passionnés qui ont décidé, en 2004, de ne pas laisser filer l'énergie de la scène rock des années 80 et de passer un flambeau motivé aux générations à venir. Leur perséverance a payé : leur festival a 15 ans lui aussi et mêle musiciens internationaux confirmés et jeunes pousses locales prometteuses.
Rock local et international
S'ouvrir au monde mais garder un oeil sur les talents du coin de la rue. C'est la subtile alchimie qu'a réussie à distiller l'équipe de Bordeaux Rock. Preuve en est avec la programmation de cette année.C'est Peter Hook, le bassiste de Joy Division, puis de New Order, qui ouvre cette nouvelle édition à la Salle des Fêtes du Grand Parc mercredi 23 janvier.
Bassiste mais aussi DJ, Peter Hook gère le mythique club de Manchester, L'Haçienda et tourne avec son groupe The Light depuis 2013 avec lequel il reprend les albums de Joy Division et New Order.
Autre pointure, mais transatlantique cette fois avec l'américain Thurston Moore, guitariste de Sonic Youth. Peu de musiciens compte autant de collaborations éclectiques : R.E.M, Yoko Ono, Brigitte Fontaine... Thurston joue de la guitare, bien sûr mais aussi du clavier, il produit, il arrange, s'essaie à la musique de film (Last days).
Dimanche 27 janvier, pour le concert de clôture à la Salle des Fêtes du Grand Parc, il présente pour la première fois en France le projet New Noise Guitar Explorations et sera accompagné d'un all-star band : Steve Shelly (Sonic Youth), Deb Googe (My Bloody Valentine), James Sedwards et Jen Chochinov.
Le petit plus Bordeaux Rock Festival : la première partie sera assurée par le jeune et prometteur groupe bordelais TH Da Freak qui avait assisté, admiratif et impressionné, à la performance solo de Thurston Moore au CAPC en 2017.
Rock en ville : connaissez-vous ce Bordeaux ?
Le Festival dure une semaine mais le jeudi a une saveur particulière : c'est la soirée rock dans la ville, une itinérance dans les endroits rock que peu de Bordelais connaissent parfaitement. 8 cafés concerts du quartier Saint-Michel reçoivent les musiciens locaux. Vous connaissez Cosmoparark, Yyellow, Big meufs, Queen of the meadow ou Doktor Avalanche ? Ils sont à l'affiche, parmi 22 groupes, invités à se produire ce soir-là.Bien sûr le Festival investit les grandes salles, et celle du Grand Parc, réouverte en 2018 après 25 ans, en premier lieu, mais il donne une belle visibilité aux endroits plus confidentiels. Poussez la porte d'El Chico, Quartier Libre, L'Avant-scène, La Tencha, La Voûte, L'Imperio, L'Antidote ou le Void (ex-Zoobizarre, ex-Heretic Club).
C'est un monde effervescent qui se découvre.
Bordeaux Rock Festival sur France 3 Aquitaine et .3 NoA
France 3 Aquitaine :Mercredi 23 janvier à 19h17 : supplément du 19/20 présenté par Olivier Prax en direct de la Salle des Fêtes du Grand Parc
.3 NoA :
NoA Culture : magazine de 12 minutes dédiées au festival primo-diffusé le jeudi 31 janvier à 20:45
Ce magazine sera multidiffusé les jours suivants sur .3NoA