Plus de quatre siècles après le décès de Montaigne, le musée d’Aquitaine, à Bordeaux, a ouvert son tombeau présumé.
Selon les premiers éléments, la dépouille pourrait bien être celle du grand philosophe humaniste du XVIe siècle. Il reste encore des examens scientifiques à réaliser.
C’est une enquête policière qui traverse cinq siècles d’histoire et qui, est peut-être, en passe d’être résolue.
Michel de Montaigne repose-t-il à Bordeaux, ville dont il a été maire deux fois de 1581 à 1585 ? La question taraude les scientifiques.
Pour y répondre, ils ont donc décidé d’ouvrir son tombeau présumé. Si l’existence de ce dernier est attestée depuis 1886, année de la réinhumation de la dépouille du philosophe au sein de la Faculté des sciences et lettres de Bordeaux (aujourd’hui, le musée d’Aquitaine), de nombreux doutes subsistent quant à l’identification de cette dépouille a expliqué la mairie de Bordeaux.
Les restes de celui qui fût aussi maire de la ville ont connu en effet au fil des siècles, d’importants déplacements, du couvent des Feuillants, où Montaigne fut inhumé initialement, remplacé successivement par le Lycée de Bordeaux puis la Faculté des sciences et lettres.
L’année dernière en 2018, une mini caméra introduite dans le tombeau avait permis de découvrir un cercueil de bois, des ossements humains et une plaque de cuivre gravée au nom de Michel de Montaigne.
L’opération de fouille archéologique menée, en ce moment, n’est pas encore terminée. Mais de premiers indices permettent d’envisager qu’il pourrait s’agit du corps du philosophe mort le 13 septembre 1592.
Sur la bonne piste ?
Il y a de fortes présomptions. C’est ce que révèlent ce mercredi 20 novembre 2019, Fabien Robert, adjoint à la culture à la mairie de Bordeaux et le comité scientifique constitué notamment d’historiens, d’archéo-anthropologues, d’une paléo-généticienne et de spécialistes."En ouvrant le cerceuil, un cercueil en plomb a été découvert à l'intérieur duquel on aperçoit par une fissure un squelette d’un homme de taille modeste. Tout ceci semble nous montrer qu’il pourrait être Michel de Montaigne, mais je le répète, il faut être prudent. Nous avons encore beaucoup d’analyses à faire en laboratoire. Cela prendra encore un petit peu de temps, mais nous avons le sentiment d’être sur la bonne piste ! "
Voici les premières images ( @Pauline Coste) des fouilles réalisées par l'équipe scientifique au musée d'Aquitaine ►
@Pauline Coste
Cette opération qui a demandé un mois préparation, nécessite beaucoup de précaution, et se fait par étape. Elle a débuté lundi 18 novembre par l'ouverture du tombeau, puis le lendemain par celle du cercueil.
Les scientifiques ont également découvert une boîte en plomb, qui contenait une bouteille, elle-même protectrice d'une lettre. Mais fait plus étrange, une second crâne et des dents ont également été identifié dans le tombeau. Mais qui ?
Une mision menée avec des recherches d’archives, l’analyse des restes osseux, et une reconstitution 3D.
S'il est avéré qu'il s'agit bien du squelette de l'auteur des Essais, Fabien Robert a annoncé dans l'edition du 12/13 de France 3 Aquitaine, que la mairie offrirait à Michel de Montaigne une scépulture "digne de ce qu'il était".
Regardez l'interwiew de Fabien Robert, en charge de la culture à Bordeaux. Le maire adjoint était l'invité de Vincent Dubroca dans l'édition du 12/13 sur France 3 Aquitaine