Le boxeur de Pessac n’est plus qu’à une victoire de la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Verdict en fin d’après-midi à Londres (18h30 heure française) face au belge Vasile Usturoi.
Dans le quartier de Saige-Formanoir, on retient son souffle, pas simplement en raison de la situation sanitaire. Au pied des tours qui surplombent la rocade bordelaise, se trouve le club de boxe de l’USSAP. C’est ici que Samuel Kistohurry, âgé de vingt-cinq ans, a mis les gants pour la première fois et gravi tous les échelons jusqu’au plus haut niveau. Aujourd’hui, tout un quartier va donc pousser derrière le triple champion de France. Amis, famille, entraîneurs, partenaires, ils sont tous avec lui.
confie Mohamed Jamaï, son entraîneur et fondateur du club pessacais.On espère que Samuel ira aux Jeux Olympiques. On croise les doigts. Ce serait extraordinaire pour lui et pour nous. Il a tout pour se qualifier : une boxe fluide, rapide et un bon coup d’œil
Des débuts réussis
Concentré, déterminé, Samuel s’est préparé avec le plus grand sérieux pour cette échéance. Et ce tournoi de qualification olympique, qui offrira un ticket pour le Japon aux quarts de finaliste, a très bien commencé pour l’enfant de Pessac.
Samedi en seizièmes de finale, il s’est imposé à l’unanimité, par cinq juges à zéro, face au roumain Robert Jitaru. Un combat sérieux, rigoureux, en respectant scrupuleusement son plan et sa boxe, toute en fluidité, a fait la différence pour son entrée en lice dans sa catégorie des moins de cinquante-sept kilos.
Né le 1er mars 1995, il pourrait s’offrir le plus beau de tous les cadeaux dans quelques heures. Lundi 16 mars, il devra gérer la pression qui va encore monter d’un écran car une qualification historique est au bout de ses gants.Depuis toujours, c’est mon rêve de boxer pour mon pays aux Jeux Olympiques
L’USSAP sur le ring
Samuel Kistohurry est l’une deux des chances de son club de cœur d’être représentés aux Jeux pour la première fois en plus de vingt ans d’existence. En effet, l’USSAP compte également sur Kodjo Kuadjovi. Le franco-togolais, âgé de trente- deux ans, ne participe pas au tournoi de qualification de Londres. Il se prépare pour celui de Paris en mai, s’il a lieu. Contrairement à son coéquipier de Pessac, pour le quadruple champion de France, ingénieur chez GRDF à Cenon, ce sera sa troisième et dernière chance de participer aux Jeux Olympiques. A trente-deux ans, il a déjà raté le train deux fois. En 2012, il s’était bien qualifié. Mais il n’avait finalement pas pu défendre ses chances à Londres en raison d’un problème administratif lié à sa double nationalité. Et il y a quatre ans, Kodjo Kuadjovi a terminé quatrième des sélections et seuls les trois premiers avaient été retenus. En attendant d’entrer en lice dans deux mois normalement, le boxeur ingénieur sera lui-aussi derrière Samuel. L’USSAP retient son souffle.