La BPCO, appelée aussi broncho-pneumopathie obstructive est une maladie chronique qui touche les bronches. Le tabac est le principal, mais pas l’unique facteur de risque. La BPCO est une maladie très handicapante et peut devenir extrêmement grave, voire mortelle sans prise en charge adaptée.
Invitée plateau : Pr Chantal Raherison-Semjen, responsable de l'Unité de pneumologie ambulatoire, pôle cardio-thoracique - CHU de Bordeaux
Date de diffusion ; Lundi 8 janvier 2018 à 12h00
La BPCO, appelée également broncho-pneumopathie obstructive est une maladie chronique qui touche les bronches. Le tabac est le principal, mais pas l’unique facteur de risque de la maladie.
En réalité, la BPCO est une maladie très handicapante pour les patients, et peut devenir extrêmement grave, voire mortelle sans prise en charge adaptée. En France, elle touche près de 8% de la population adulte et tue chaque année près de 18 000 personnes. Plus qu’un défi, la prise en charge de la BPCO est une véritable urgence, alors que la maladie ne cesse de se répandre ! Chez les femmes, le nombre de décès a augmenté de près de 2% par an sur 20 ans.
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie caractérisée par une obstruction permanente chronique des bronches, dont le rôle est d’amener l'air à l'intérieur des poumons. Elle est responsable des symptômes respiratoires suivants : essoufflement à l’effort, toux, expectoration, bronchites répétées...
Elle relève de deux composantes associées à des degrés divers : l’atteinte bronchique chronique (inflammation chronique et diffuse des voies aériennes) et l’emphysème (destruction progressive et irréversible des alvéoles pulmonaires). Le déclenchement d’une BPCO est lié à l’exposition à des facteurs de risque, au premier rang desquels figure le tabagisme mais aussi d’autres moins connus : les expositions à des risques professionnels dus à la présence de poussières ou de produits chimiques, la consommation de cannabis, la pollution atmosphérique, ou les événements médicaux et environnementaux de la petite enfance, tels que l’exposition au tabagisme passif, y compris in utero, etc.
Une maladie silencieuse
La BPCO est longtemps peu symptomatique. Elle se manifeste dans un premier temps par un essoufflement lors d’un effort important, ou par une toux et des expectorations (crachats), symptômes souvent banalisés par les patient(e)s eux-mêmes et attribués aux effets du tabac davantage qu’à une maladie. Sans action thérapeutique spécifique, la BPCO peut évoluer très progressivement vers un essoufflement de plus en plus présent, souvent invalidant, mais auquel le patient va s’adapter, jusqu’à atteindre le stade d’insuffisance respiratoire…
Une maladie qui peut devenir un fardeau quotidien pour les patient(e)s
Sans prise en charge adaptée, les patient(e)s atteint(e)s de BPCO sont davantage exposé(e)s à la dégradation de leur qualité de vie. La BPCO est en effet extrêmement handicapante dans la vie de tous les jours : les patient(e)s à des stades sévères souffrent d’essoufflement au moindre effort du quotidien. Selon un sondage NXA, 74% des patient(e)s interrogé(e)s éprouvent des difficultés à monter les escaliers, et près de 50% à lacer leurs chaussures. Les patient(e)s sont davantage freiné(e)s dans leurs choix de vie et davantage exposé(e)s à l’inactivité physique, à la fatigue, à l’anxiété et à la dépression.Une maladie dangereuse
Bien que son évolution puisse être ralentie, la BPCO n’est pas totalement réversible. La prise en charge précoce et/ou adaptée peut permettre de stabiliser voire de récupérer de la fonction respiratoire. En revanche, lorsqu’elle n’est ni diagnostiquée ni soignée suffisamment tôt, la BPCO évolue vers un rétrécissement progressif et irréversible du calibre des bronches et une destruction des alvéoles pulmonaires.Aux stades les plus sévères de la maladie, le pronostic vital du (de la) patient(e) BPCO peut être engagé : l’insuffisance respiratoire générée par la BPCO peut se répercuter sur le coeur, en particulier lors des épisodes d’exacerbations qui peuvent entraîner une insuffisance respiratoire aiguë potentiellement mortelle.
De manière plus indirecte, la BPCO a pour spécificité d’être fréquemment associée à d’autres maladies chroniques, dites « comorbidités », telles que maladies cardiovasculaires, dépression et anxiété, cancer, fonte musculaire, ostéoporose, dont elle constitue un facteur de risque. De la même manière, ces comorbidités aggravent le pronostic et accroissent le risque de décès des patients atteints de BPCO.
Parmi les plus grandes causes de mortalité au monde
La BPCO cause des millions de décès dans le monde. En 2015, la BPCO a provoqué 3.2 millions de décès dans le monde, constituant ainsi la 5e cause de mortalité par maladie. Le nombre de décès par BPCO a augmenté de 11,6% entre 1990 et 2015. Si rien n’est fait, cette tendance va se poursuivre : la BPCO devrait représenter la 3e cause de mortalité par maladie en 2030.L’évolution de la BPCO
La HAS, dans son guide du parcours de soins de la BPCO, identifie 4 stades dans la pathologie :- BPCO de stade 1 « légère » : le patient est essoufflé uniquement lors d’un l’effort important. A ce stade, il n’est que rarement conscient de son état.
- BPCO de stade 2 « modérée » : l’essoufflement devient présent dans les activités de la vie quotidienne, du fait du rétrécissement accru du calibre des bronches. Il commence à constituer un handicap pour le patient.
- BPCO de stade 3 « sévère » : l’essoufflement se fait récurrent, même lors d’efforts minimes de la vie de tous les jours. Les bronches sont de plus en plus obstruées.
- BPCO de stade 4, « très sévère » : gêné dans ses gestes les plus banals, le patient devient «insuffisant respiratoire » : son organisme ne parvient pas à s’oxygéner seul. Sa qualité de vie est considérablement dégradée.
Quel que soit le stade de la maladie, des épisodes d’aggravation des symptômes, ou exacerbations, peuvent survenir, à raison de 2 fois par an en moyenne.
Source : Pr Chantal RAHERISON-SEMJEN, PU/PH
Service de pneumologie, pôle cardio-thoracique CHU Bordeaux
Sources ‘livre blanc BPCO’- décembre 2017
Service de pneumologie, pôle cardio-thoracique CHU Bordeaux
Sources ‘livre blanc BPCO’- décembre 2017