Afin de faire face à l'épidémie de bronchiolite très sévère cette année, le CHU de Bordeaux propose aux enfants l'essai d'un traitement préventif de la bronchiolite. L'étude est ouverte aux enfants nés à terme ou aux nouveau-nés prématurés jusqu'en février 2023.
La bronchiolite touche près de 30% des enfants de moins de 2 ans. Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours, mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.
Eviter les cas graves
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est le principal virus incriminé dans la bronchiolite, et c'est une des principales raisons pour laquelle les enfants de moins d'un an sont hospitalisés. Depuis plusieurs semaines, le plan blanc est activé aux urgences pédiatriques du CHU Pellegrin, qui sont débordées.
VIDEO. voir notre reportage sur cette étude d'un traitement préventif contre les cas graves de bronchiolite :
Un nouveau traitement destiné à protéger les bébés contre un virus hivernal extrêmement fréquent, et potentiellement dangereux, a été approuvé récemment par la Commission Européenne.
Mon ainé a fait plusieurs bronchiolites dont une hospitalisation, puis a développé de l'asthme. Au vu de l'épidémie cette année, je viens faire vacciner mon autre enfant.
Clémence Cordon, mère volontaire de l'essai du traitement préventif.France 3 Aquitaine
Au cours d'un hiver normal, la bronchiolite provoque principalement de la toux et des rhumes qui disparaissent en quelques semaines, mais il peut être particulièrement grave chez les enfants de moins de deux ans, provoquant des problèmes pulmonaires tels que la bronchiolite aigüe et la pneumonie.
L'ARS de Nouvelle-Aquitaine rappelle l'importance des gestes barrières pour protéger son enfant.
Une injection unique d'un nouvel anticorps
Comme pour les autres virus, des mesures barrières s'imposent. Un traitement par anticorps appelé palivizumab existe déjà pour les nourrissons, mais il doit être injecté une fois par mois pendant cinq mois. Il est réservé uniquement à des enfants qui sont très à risque de complications, explique le CHU de Bordeaux sur son site.
il s'agit d'un traitement préventif. On fait une injection intramusculaire à l'enfant d'un anticorps dirigé contre le VRS, le virus le plus incriminé dans la bronchiolite qui est particulièrement embêtante chez les nourrissons de moins de deux ans.
Marion Favier Pédiatre et co-investigatrice de l'étude "Harmonie"France 3 Aquitaine
Aujourd'hui, une seule injection d'un nouvel anticorps (le nirsevimab) permet de réduire nettement le risque de contracter une bronchiolite aiguë, des infections thoraciques telles que la pneumonie et l'otite moyenne pendant environ six mois. "Le traitement préventif empêche le virus d'aller se loger dans les cellules de l'enfant. Cet anticorps a une durée de vie un peu longue et donc va protéger l'enfant durant la période épidémique", précise Marion Favier.
Ce nouveau traitement a déjà permis de réduire de 74,5 % les infections des voies respiratoires inférieures causées par le VRS lors d'un essais clinique portant sur 4 000 bébés.
Comment participer à cet essai ?
Les pédiatres-chercheurs du CHU invitent les parents à faire participer leur bébé.
L'étude est ouverte aux enfants nés à terme ou aux nouveau-nés prématurés (âge gestationnel d'au moins 29 semaines) âgés de moins de 12 mois. Le traitement peut éventuellement être administré à la naissance pour offrir une protection pendant les premiers mois, précise le CHU de Bordeaux.
Une seule visite est nécessaire pour l'injection d'anticorps, et les séances de suivi se font via une application téléphonique. Seul un enfant sur deux recevra le traitement.
Pour plus d'informations : https://rsvharmoniestudy.com/fr-fr
Contact : etudevrs@chu-bordeaux.fr