La banque alimentaire de Gironde a été victime le week-end du 28 octobre d'un énième cambriolage. Il s'agit du huitième depuis cet été. Les bénévoles désemparés font part de leur "ras-le-bol".
La fois de trop. La banque alimentaire de Gironde a été victime d'un nouveau cambriolage samedi 28 novembre, le deuxième en deux semaines et le huitième depuis cet été.
Cette fois-ci, ce sont les cuisines qui ont été la cible des voleurs. "Tout ce qui permet de préparer les repas des bénévoles qui travaillent sur le site est parti", indique l'association dans un communiqué. Deux robots, un blender, des couteaux de cuisine professionnels ou encore des machines à laver ou des cafetières ont été dérobés.
"C'est scandaleux"
Lundi 30 octobre, quand les bénévoles pénètrent dans la cantine, c'est le choc. "Tout était cassé, volé, les portes étaient ouvertes", raconte l'une d'eux, Marie-Ange-Dupouy. Indignée, elle peine à croire que l'on puisse s'attaquer à eux. "C'est très injuste, nous sommes une association qui distribue aux personnes. Venir nous voler, ce n'est pas très correct…"
C'est honteux de s'attaquer à la banque alimentaire dont la mission est d'aider les personnes les plus démunies.
Marie-Lys Chenebeau, directrice de la Banque alimentaire de Girondeà France 3 Aquitaine
D'autant plus que ce cambriolage met à mal la collecte nationale prévue le 24 novembre. "Nous n'avons plus que deux chambres froides sur quatre d'opérationnelles, ce qui limite le nombre de denrées que l'on pourrait récoler", précise Marie-Lys Chenebeau, directrice de la banque alimentaire de Gironde. Une réduction donc de la capacité de stockage des produits frais et surgelés dont bénéficient, durant les aides hebdomadaires, plus de 22 000 bénéficiaires.
50 000 euros de dégâts depuis l'été
Cet acte de vandalisme n'est pas isolé. Cet été déjà, la banque alimentaire a été, à plusieurs reprises, la cible de siphonnages de carburant. "Cela a continué par des vols de câbles, ceux-là même qui alimentent les chambres froides. Deux ont été mises hors service, elles le sont toujours en attente de réparation", détaille l'association.
Les chiffrages effectués à la suite des nombreux incidents estiment à 50 000 euros le montant des dégâts, dont 7 500 euros seulement pour le rééquipement des cuisines. "Un budget qu'on va avoir du mal sortir, et surtout autant d'euros qu'on ne va pas pouvoir investir dans l'aide alimentaire", pointe la directrice Marie-Lys Chenebeau.
"Une partie concerne la sécurisation que l'on va devoir mettre en œuvre pour protéger nos groupes froid puisque nos canalisations ont été endommagées", développe-t-elle. L'autre partie sera dédiée au renforcement de la vidéosurveillance, pourtant déjà présente sur le site par le biais d'un système d'alarme.
"Les protections ne sont sans doute pas suffisantes et tout système peut être contourné", déplore Marie-Lys Chenebeau, tout en précisant qu'une somme de 15 000 euros a été allouée à la mise en place d'une cage grillagée pour protéger les installations.
Prévenue, la police est déjà intervenue dans le quartier Bacalan, entre la zone commerciale du lac et le Bassin à flot. "En vain", déplore l'association, qui affirme avoir alerté les pouvoirs publics.