Il va falloir s’habituer. Depuis le 1ᵉʳ octobre, six communes du Grand Cubzaguais, en Gironde, ont changé leur mode de collecte des déchets. Le porte-à-porte n'a plus lieu : les habitants doivent désormais se rendre sur des points de collecte pour déposer leurs poubelles.
Fini le camion poubelle. À Tauriac, Bourg, Prignac-et-Marcamps, Saint-Laurent-d’Arce, Saint-Gervais et Saint-André-de-Cubzac, il ne passera plus. Depuis le 1ᵉʳ octobre, les 22 000 habitants de ces communes doivent désormais déposer leurs déchets dans des points de collecte disséminés dans les communes.
Les poubelles dans les coffres
Un changement d’habitude qui a du mal à passer auprès des habitants. À la sortie du point information, installé par le Smicval (syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation des déchets) pour accompagner les habitants, les questions persistent.
“Nous, on va jouer le jeu, même si ça ne fait jamais plaisir de mettre sa poubelle dans son coffre. Mais qu'en est-il des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer ou porter des charges lourdes ?”, s’interroge une habitante.
Cas particuliers, dépôts sauvages ou encore odeurs dégagées, la mesure, pourtant annoncée il y a plusieurs mois, connaît encore des résistances. Dans cette boulangerie, Fred et Cindy Rousseau entendent les commentaires de leurs clients. “Ça inquiète beaucoup les gens, surtout ceux qui sont en dehors des villes. Ça va poser des problèmes, il y aura des déchets partout et les bacs sont sous-dimensionnés”, constate Cindy Rousseau.
Ces professionnels sont, eux aussi, dans une impasse. “On a droit à quatre passages pour les cartons et quatre autres pour les déchets classiques, par semaine. Nous, on sort deux poubelles de 100 litres par jour. Il va forcément falloir qu’on change notre système”, indique Fred Rousseau. Eux, ont jusqu’au 15 octobre pour trouver une solution.
141 points de collecte
Au total, 141 points de collecte de déchets ordinaires et de verre ont été installés dans les six communes. Une carte de ces points, mise à disposition par le Smicval, a été consultée plus de 17 000 fois en moins d’une semaine.
Des réunions, organisées par les municipalités, ont également été organisées. Pour le maire de Tauriac, il faut voir sur le long terme. “Ce qu’on essaie d’expliquer aux administrés, c'est qu’en adoptant cette méthode, on évite aussi une suraugmentation de la taxe des ordures ménagères”, souligne Roger Taris, le maire de Tauriac.
À terme, le syndicat envisage d’ailleurs de supprimer cette taxe basée, aujourd’hui, sur la surface habitable. “Il n’y a aucun rapport en le volume et ce qu’on paie. On ne pratique pas cela sur l’eau et l’électricité. On souhaite instaurer un système de factures, comme pour ces dépenses-là”, détaille Sylvain Guinaudie, président du Smicval.
Compost local
À l’argument économique s’ajoute celui de l’écologie, malgré le discours, de certains habitants qui regrettent “une cinquantaine de voitures qui vont se déplacer chacune sur les points de collecte, plus qu’un seul camion”. “On ne demande pas aux gens de s’y rendre pour jeter leurs déchets, on souhaite qu’ils y passent lors de leurs trajets quotidiens”, explique Sylvain Guinaudie.
Pour le syndicat, il s’agit aussi de serrer la vis sur la question de la réduction des déchets. “Depuis dix ans, la quantité de déchets n’a cessé d’augmenter. Aujourd'hui, on ne veut plus s’attaquer aux conséquences, mais aux causes”, détaille Sylvain Guinaudie.
Par ailleurs,45 points de collectes, uniquement dédiés aux restes alimentaire,s ont également été installés dans le secteur. Une fois compostés, ces déchets seront confiés aux agriculteurs et maraîchers de la région.