Changement des jours de ramassage, mise en place de composteurs individuels et collectifs, Grand-Poitiers réorganise la collecte des déchets. Une mesure indispensable avant la loi de 2024 qui imposera le tri des déchets alimentaires.
Si vous habitez Poitiers ou l'une des communes de Grand-Poitiers, vous avez sans doute remarqué que le ramassage des ordures ménagères a changé. Les dates de collectes ont été modifiées et certaines ont carrément disparu. De quoi mécontenter certains riverains. "C'est un peu dommage qu'il n'y ait plus qu'un seul jour, parce que maintenant, il faut attendre toute la semaine" nous explique une riveraine. "Il y a beaucoup de poubelles qui n'ont pas été ramassées et ça amène surtout des rats", se plaint un autre.
Réduire les déchets ménagers de 30 %
L'objectif de la collectivité est de réduire de 30 % les déchets ménagers. "Trier la bouffe, c'est pas nul comme idée, mais après la mise en œuvre, c'est différent" regrette un habitant de Poitiers. Parce que la loi du 1er janvier 2024 obligera les Français à utiliser un composteur pour le tri des déchets alimentaires.
Pour s'y conformer, l'agglomération va distribuer des composteurs dans les maisons individuelles et installer des bornes de recyclage alimentaire pour les logements collectifs. Les habitants auront une carte pour y accéder. Il y a également une centaine de composteurs collectifs installés dans l'agglomération dont l'entretien est à la charge de la collectivité. "Ils sont entretenus par Grand-Poitiers" explique Céline Besnard, la directrice des déchets et de l'économie circulaire à Grand-Poitiers. "Y compris la fonction d'apport, de mélange et d'homogénéisation", poursuit-elle. Et de conclure, "ensuite, on va veiller à ce qu'il n'y ait pas de problèmes alentours, que ce soit en termes d'odeur, de moucherons ou de rats".
Un choix écologique certes, mais aussi économique
La motivation de l'agglomération est évidemment écologique. Mais pas seulement. Une meilleure gestion des déchets peut permettre des économies. "On doit aussi faire face à une hausse des coûts, à la fois du ramassage et de tout ce qui concerne le traitement, même où là, on a une augmentation entre 200 et 300 %, qu'on fasse de l'enfouissement ou qu'on brule", argumente Gérald Blanchard, vice-président de Grand-Poitiers, en charge des déchets et de l'économie circulaire.
De fait, l'économie réalisée pourrait atteindre 500 000 euros dès la première année.