Restes de repas, coquilles d’œuf, épluchures... dans cette agglomération de 275 000 habitants, le tri des biodéchets va se généraliser

L'agglomération de Mulhouse se lance, progressivement, dans le tri des biodéchets à la source. Deux communes et un quartier de la ville bénéficient du dispositif de collecte depuis le 25 novembre 2024. D'ici à trois ans l'ensemble du territoire sera couvert, l'objectif étant de réduire le volume des ordures ménagères et de transformer les déchets organiques en engrais.

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Depuis le 25 novembre, 12 000 habitants de l'agglomération de Mulhouse (M2A) peuvent d'ores et déjà réduire le volume des déchets dans leur poubelle d'ordures ménagères. Dans les communes de Bollwiller, Ruelisheim et dans le quartier mulhousien de Haut-Poirier, la collectivité a mis en place la collecte en apport volontaire des biodéchets dans des abris bacs, comme pour le verre.  

D'ici à 2028, les quelque 275 000 habitants des 39 communes du territoire bénéficieront du dispositif. La M2A se mettra ainsi en conformité avec la loi qui impose depuis le 1ᵉʳ janvier 2024 aux collectivités le tri des biodéchets à la source. 

Une mise en place progressive

Le déploiement du dispositif prend du temps et se fera progressivement. Notamment en raison des délais de commande, de livraison et d'installation du matériel. "Il faut commander les conteneurs, le matériel pour la collecte, inciter les gens à déposer leurs biodéchets dans les bacs", observe le conseiller communautaire délégué à la collecte des déchets, Francis Dussourd.

Durant cette phase d'installation progressive, des ambassadeurs du tri sillonnent les quartiers pour expliquer la collecte aux habitants. Trier et déposer soi-même ses biodéchets dans des bacs suscite en effet quelques interrogations. "L'idée est plutôt bonne, par contre ce que je trouve contraignant est qu’on doit se déplacer jusqu’au bout de la rue pour déposer les biodéchets", fait observer un particulier. 

Réduire la part des déchets ménagers

L'idée est de réduire la part des ordures ménagères en organisant une collecte séparée des biodéchets qui représentent un tiers du volume total. Moins d'ordures brûleront dans l'incinérateur tandis que les biodéchets finiront en engrais, en l'occurrence sur le site de compostage d'Aspach-le-Haut. Mais pour que le système fonctionne, il faut l'adhésion des intéressés, c’est-à-dire des particuliers, des restaurants et autres collectivités. 

"L’abri bac va-t-il entraîner des odeurs ?", se demande cet autre habitant. Non, car il sera nettoyé à chaque ramassage grâce à une benne spécialement équipée, deux fois par semaine, assurent les ambassadeurs du tri. Concrètement, il s'agira de jeter dans des bio-seaux de cinq litres, distribués gratuitement, tous ses déchets organiques, pour la plupart alimentaires : restes de repas, épluchures, fruits abîmés, marc de café, sachets de thé, coquilles d’œuf, pains, croûtes de fromage, etc.

Il faudra vider son bio-seau régulièrement dans l'une des bornes, ou abri-bac, mise à disposition à côté de chez soi. L'objectif est de ramasser à terme 3500 tonnes de biodéchets sur l'ensemble du territoire pour un coût évalué à 2,9 millions d'euros. Mais la taxe d'enlèvement devrait rester stable, au moins jusqu'en 2026, assure la M2A. La collectivité va solliciter des subventions de fonctionnement auprès du fond vert de l'Ademe, l'agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. 

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