Ce week-end, Bordeaux accueillait le Campus Renaissance sur le thème de l’Europe. Un choix réfléchi à huit mois des élections européennes.
Dès vendredi, le parc d’exposition de Bordeaux Lac s’est paré aux couleurs du parti Renaissance, de la majorité présidentielle. Des milliers de membres du parti se sont réunis pour échanger sur les lignes futures du parti, sous un thème : l’Europe.
Début de campagne
Une rentrée politique qui annonce clairement son intention : celle de remporter les élections européennes, organisées en juin 2024. Samedi, l'invitée d’honneur, c’est donc Ursula Von Der Leyen, la présidente de la commission européenne.
À ses côtés, les élus locaux ont également animé tables rondes et conférences comme Bérangère Couillard, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations ou encore Thomas Cazenave, ministre délégué au budget.
Dans les allées du parc des expositions, personne ne cache l’enjeu de ce rassemblement. “On est dans un parti qui assume son orientation européenne. C’est d’autant plus important pour nous de mettre l’Europe en avant, à quelques mois des élections européennes”, précise Thomas Cazenave.
Plus loin, Bérangère Couillard anime une table ronde sur l'égalité. La ministre ne craint pas non plus, alors que la campagne officielle n’est pas encore ouverte, sa volonté de se maintenir au parlement européen. “C’est dans notre ADN depuis 2016. On s’engage évidemment dans les élections à venir en rappelant nos valeurs. Ce sont des élections où on joue beaucoup”, assure Bérangère Couillard.
Bayrou, Philippe et Borne
Faire front, c’est d’ailleurs le message distillé tout le week-end au sein du campus. Ce dimanche, ce sont François Bayrou, Edouard Philippe et Elisabeth Borne qui étaient attendus pour une séance plénière où se sont enchainés les discours militants.
Si Edouard Philippe a axé son discours sur une “politique de pouvoir” qui passerait par l’armement, la réindustrialisation et le renforcement des liens avec l’Europe, Élisabeth Borne et François Bayrou ont choisi la mise en garde contre les extrêmes.
“Jamais dans l'histoire et jamais dans le monde les extrêmes n’ont apporté au peuple quelque chose qui ressemble à la sécurité de l’avenir et la sérénité de l’envie de vivre ensemble”, rappelle le président du Modem.
L’extrême droite désigne des boucs émissaires, fait de la démagogie à tout crin, et tente de dresser les Français les uns contre les autres.
Elisabeth Borne, Première ministreFrance 3 Aquitaine
La première ministre, elle, ne mâche pas ses mots et fustige “les extrêmes”. “À l’extrême gauche, la violence verbale est assumée, la recherche du chaos revendiquée avec des ambiguïtés révoltantes face au drame de ces dernières heures", faisant allusion aux réactions à l’attaque du Hamas en Israël.
Israël au cœur des discours
Parler de l’Europe, ce dimanche, c’était surtout aborder la géopolitique mondiale, concentrée depuis deux jours sur Israël. Sur scène, François Bayrou souligne “un tohu-bohu, une tempête” dans laquelle “s’enfoncent les continents”, avant de rappeler sa volonté de “refus et de la lutte contre le terrorisme”.
De son côté, Edouard Philippe a “fermement condamné” des “attaques terribles et inexcusables”. “Nous réaffirmons notre conviction du droit d’Israël à garantir sa sécurité”, a martelé l’ancien premier ministre.
Un soutien du gouvernement aussi, au travers d’Elisabeth Borne. La première ministre a rappelé “la responsabilité particulière” de la France. “Elle porte l’héritage des Lumières et cherchera toujours le chemin de la paix”, après avoir apporté son soutien “aux familles et aux victimes”.
Le regard au-delà des frontières, élus et militants se sont accordés un temps de pause, avant la reprise des débats, lundi, sur le projet de loi de finances. D’ailleurs, les dissensions internes n’ont pas réussi à se trouver une place : tous, martelaient un seul mot “unité”.