À Bruges, près de Bordeaux, un nouveau festival, reine des Reynettes ouvre ses portes ce soir, à l’espace culturel Truelon. La totalité des recettes seront reversées à l’association Sœur d’Encre, qui tatoue les femmes opérées du cancer du sein.
Sept heures de concert, huit groupes professionnels. Pour la première édition du festival Reine des Reynettes, qui se tient ce samedi 7 octobre, dès 17 h à Bruges, les organisateurs ont vu les choses en grand. “C’est un gros challenge de tout coordonner. Chaque groupe restera 45 minutes sur scène et nous avons 15 minutes pour changer les plateaux”, explique Jérôme Mangold, co-fondateur du festival.
Accompagner l'après
Sur scène, les huit groupes, presque tous locaux, enchaînement les concerts, entièrement bénévolement. Car dans ce festival, tout l’argent récolté sera reversé à l’association Sœur d’Encre, situé à Bordeaux qui tatoue les femmes opérées du cancer du sein.
“Ma meilleure amie a été atteinte du cancer du sein. Ça me touche de près et on voulait contribuer à cette cause. Rien qu’en préventes, nous avons déjà récolté 1 600€”, détaille Patricia Groussin, co-organisatrice du festival.
En plein mois d’Octobre Rose, qui met en avant la lutte contre le cancer du sein, le festival se démarque des multiples actions proposées pendant le mois. “On a vu qu’il y avait beaucoup d’opérations autour de la prévention, mais moins autour de l’après, de la réparation des femmes touchées par cette maladie”, explique Jérôme Mangold.
Au total, 1000 places sont disponibles à la vente. Certaines ont d’ailleurs été offertes à des patientes atteintes du cancer du sein. “On sent un vrai engouement. Cette cause et le concept parlent aux gens. Ils savent exactement où va l’argent. Ils savent qu’ils vont concrètement aider une femme”, précise Patricia Groussin.
Faire vivre la solidarité, les deux co-organisateurs en ont fait un point d’honneur. “Nous avons 36 partenaires. Tous sont soit mécènes, soit nous ont proposé leurs produits gratuitement”, souligne Patricia Groussin.
400 femmes reconstruites
Basée à Bordeaux, Sœur d'Encre, créée en 2016, en a fait sa spécialité. Ici, toutes les tatoueuses ont été formées à tatouage sur cicatrice, souvent visible après une opération du cancer du sein. “Nous avons toutes une formation médicale, avec un chirurgien, un oncologue et un psychothérapeute, car ces tatouages sont très spécifiques”, précise Laura Kastel, salariée de l’association.
L’association organise d’ailleurs tout le mois "Rose Tattoo", un événement pendant lesquelles les femmes opérées peuvent se faire gratuitement tatouer. “Nous avons une mutuelle ainsi que la CPAM qui offrent aussi un tatouage par an à une femme”, détaille Laura Kastel.
Depuis sept ans, près de 400 femmes ont ainsi reçu un tatouage. La dernière venait de fêter ses 73 ans. Ce mois-ci, c'est une soixantaine de femmes qui sont programmées. Pour elles, ces tatouages sont bien plus qu’un simple ornement.
On ne voit que la maladie. Quand on se fait tatouer, l’image est reboostée. On voit son tatouage, qu’on a choisi, et non plus ces cicatrices que l’on a subies pour avoir la vie sauve.
Laura Kastel, salariée de Sœur d'Encreà la rédaction web de France 3 Aquitaine
“C’est une forme de reconstruction, parfois plus que la chirurgie. Quand on se regarde dans la glace, ce n’est plus notre poitrine et il faut réussir à en faire le deuil”, explique Laura Kastel, elle aussi atteinte d’un cancer du sein.
Chaque tatoueuse de l’association propose également des tatouages tarifés toute l’année. Les tatouages coûtent en moyenne entre 400 et 800 euros.