Les sapeurs-pompiers de l'emblématique caserne de la Benauge ont organisé leur vingtième et dernier bal, jeudi 13 juillet, dans une ambiance festive. Ils déménageront dans quelques mois dans un autre bâtiment.
"Officiellement, ça fait 20 ans que le bal a lieu !" Et, officieusement ? "Ah pour ça, on n'a pas les chiffres !", s'exclame malicieusement Nicolas, organisateur du bal des pompiers la caserne de la Benauge. Une vingtième et dernière édition puisque les sapeurs-pompiers déménageront dans quelques mois dans un bâtiment plus moderne. Alors, à la veille du 14 juillet, ce bal, c'était aussi l'occasion de dire au revoir à la plus emblématique des casernes de Bordeaux.
" Ça va faire bizarre, on ressent beaucoup de nostalgie, cette caserne date de 1954", explique encore Nicolas, qui travaille à la Benauge depuis 2015. "C'était huit ans de belles histoires, alors forcément, je pars le cœur gros." Raison de plus pour fêter dignement ce dernier bal des pompiers, qu'il prépare depuis six mois.
"Le plus gros bal des pompiers de Gironde"
Des chapiteaux et une scène ont été montés pour l'occasion, et des animations sont prévues tout au long de la soirée. Sous le soleil de fin d'après-midi, les visiteurs se pressent déjà devant le bar. "Cette année, c'est vraiment spécial parce que c’est le dernier !", s'exclame Clara, qui fréquente le bal depuis cinq ans.
Un verre à la main, elle salue tout le monde dans une ambiance de franche rigolade. "C’est le plus gros bal des pompiers de Gironde, mais ne le dites pas trop fort, les autres casernes vont être jalouses !", lance un de ses amis pompiers par-dessus son épaule. Cette assistante de direction, également femme de pompier, est un peu chez elle ici. Chaque année, elle ramène du monde. Audrey, sa voisine et amie, n'a pas pu venir à la dernière édition. "Je travaille à l'hôpital Pellegrin, j'étais de garde l'an dernier, explique la trentenaire. Mais, cette fois, j'ai bien fait attention à poser le 14 pour pouvoir profiter de la soirée."
"C’est leur journée d’honneur !"
Pichet de sangria et barquettes de frites dans les mains, Chloë et Manon se sont installées non loin de la scène. Les deux amies sont venues respectivement de Talence et de Bordeaux nord pour profiter de la fête. "C’est une grosse caserne, si ce n’est la plus grosse, et on sait qu'ils font un des plus beaux bals, c'est une institution !", s'exclame Manon.
Un peu plus loin, des food-trucks proposent des pommes grenailles ou du poulet grillé. Installés sur une des longues tables en bois, Cathy et Patrick, venus avec leur fille, sont heureux de profiter enfin du bal. "Ça fait quatre ans qu'on essaie de venir, mais il y a toujours des empêchements, une fois, c'était le Covid, une autre fois mon mari a dû se faire opérer", se souvient la retraitée de 61 ans. " Heureusement, cette année, pour la dernière, on a réussi !"
L'occasion pour ce couple de célébrer les pompiers, surtout après les incendies de l'été 2022. " Vu ce qu'il s’est passé l’été dernier sur la région, ils ont beaucoup de mérite et de courage. Aujourd'hui, c’est leur journée d’honneur", assure Patrick. "Et puis malgré leur métier difficile, tout le monde a besoin de faire un peu la fête", renchérit sa femme.
Une organisation modifiée
L'année dernière, Marc et ses amis sont venus en transports en commun. Mais, cette année, les trams et bus ne circulaient pas après 22 heures. Alors, le trentenaire a dû bousculer son organisation. "J'ai été obligé de venir en voiture, je ne comprends pas vraiment cette mesure", regrette-t-il. Une décision prise après les violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel, à Nanterre.
Dans ce contexte, le bal des pompiers a été annulé dans certaines villes. "À cause des événements de ces dernières semaines, on a décidé de renforcer le service de sécurité privée ", explique Nicolas, le responsable de l'organisation.
Mais, ici, il n'a pas été question d'annuler. Des animations sont prévues toute la soirée, ainsi que deux DJ sets. "Ce soir, on est vraiment là pour profiter !", s'enthousiasme Clara. La jeune femme l'assure, elle sera sur la piste de danse jusqu'à la fermeture, à 4 heures du matin. France 3 n'était plus là pour vérifier.