Alors qu'il faut apprendre et travailler seul dans son coin en cette période de confinement, le service gratuit d'aide aux devoirs mis en place par la Région Nouvelle-Aquitaine peut être précieux. Des étudiants en master répondent tous les jours aux questions de collégiens et lycéens.
Il suffit d'un coup de fil pour surmonter un blocage en math, comprendre une leçon de physique ou vérifier le bien-fondé de son argumentation d'un devoir de français.
"L'appel peut durer un quart d'heure mais il n'y a pas de limite de temps" témoigne Lisa, étudiante en Lettres Modernes à Bordeaux et tutrice en français sur la plateforme d'aide aux devoirs mise en place par la Région.
La Région vous propose gratuitement une plateforme d’aide aux devoirs. Elle répond aux besoins en français, mathématiques, physique, anglais et espagnol.
— Nouvelle-Aquitaine (@NvelleAquitaine) March 20, 2020
Accessible au 05 57 57 00 00 sur un créneau allant de 14h à 20h.https://t.co/kBpBtd9O7c pic.twitter.com/Hkb2tTdHZk
"Il m'est arrivé de rester une heure et demi au téléphone à travailler sur une analyse littéraire avec une lycéenne qui s'apprête à passer son bac". Lisa est en contact par téléphone mais aussi par mail. "On peut recevoir des textes et des documents par mail. L'élève peut aussi envoyer son travail et on le regarde ensemble que ce soit un commentaire de texte, une dissertation ou autre".
Lisa encourage collégiens et lycéens à appeler d'autant que les sollicitations sont encore peu nombreuses en français.
Comme un grand frère
En math, en revanche, Thibaut n'a pas une seconde à lui. "On a beaucoup de jeunes qui appellent pour la première fois depuis le confinement. Au début ils sont un peu impressionnés. Les habitués en revanche s'adressent à moi comme leur grand frère".
Cet échange "de jeune à jeune" est un concept cher à Jean-Louis Nembrini, vice-président du Conseil Régional en charge de l'éducation et ancien recteur de l'académie de Bordeaux.
"Il y a une proximité entre jeunes d'une même génération, ils ont un même vocabulaire, une même approche, une simplicité de langage entre eux. Finalement entre les étudiants de master et les lycéens il n'y a que quelques années d'écart" nous fait remarquer cet ardent défenseur du tutorat.
Pour Thibaut, les demandes concernent essentiellement des notions de cours non comprises.
"Tout à l'heure j'ai eu la trigonométrie, vous vous rappelez ce que c'est ? Les cosinus, les sinus, les angles, des cours avec des tableaux de valeurs, des racines de trois sur deux, c'est inimaginable de pouvoir comprendre ça tout seul à 14 ou 15 ans".
Révisions du bac et horaires élargis
Les tuteurs sont aussi là pour aider aux révisions du bac et du brevet. "Je peux expliquer une leçon et après donner des exercices à faire. On les corrige ensemble" témoigne encore Thibaut, lui-même étudiant en master 2 de Physique.
Jusqu'à fin avril les tuteurs seront joignables du lundi au vendredi de 14 heures à 20 heures au 05 57 57 50 00. Des horaires beaucoup plus larges que d'habitude puisqu'en temps normal la plateforme est ouverte du lundi eu jeudi de 18 heures à 20 heures.
"Il ne faut pas hésiter à appeler" assure Lisa, "c'est gratuit" rappelle t-elle et "cela concerne autant les élèves en difficulté que ceux qui veulent aller un peu plus loin".
"Treize étudiants travaillent en ce moment et nous sommes prêts à en recruter beaucoup plus si c'est nécessaire, on répondra vraiment aux besoins" assure Jean-Louis Nembrini qiu n'exclut pas un nouvel élargissement des horaires.
Cinq matières sont concernées : math, physique-chimie, français, anglais et espagnol.
"C'est un service essentiel notamment pour ceux qui ne peuvent pas s'offrir de cours particuliers. Nous avons pris exemple sur le dispositif Allo Prof au Québec" explique l'ancien recteur. "Cela a réellement permis là-bàs de faire chuter le décrochage scolaire".
Un bon entraînement pour de futurs enseignants
Les tuteurs, étudiants en master, se destinent pour la plupart au métier d'enseignant. "C'est un bon apprentissage, il faut arriver à comprendre le jeune, s'adapter aux circonstances" observe Jean-Louis Nembrini.
"Et les demandes sont très variées, ça va de l'orthographe au commentaire de texte, les profils sont très différents, c'est stimulant" ajoute Lisa, la future prof de français.
Un job étudiant rémunéré près de 15 euros net de l'heure. "Je ne suis pas à plaindre" avoue Thibaut bien content d'avoir pu décrocher des contrats de semaines à 30 heures en cette période de confinement.