Confinement en Gironde : les contrôles sont renforcés

Le Premier ministre devrait faire de nouvelles annonces ce jeudi 12 novembre. Mais dès hier, le ministre de l’Intérieur a appelé à un renforcement des contrôles. Une restriction de la circulation différemment vécue par les Bordelais.
 

Le nombre de malades de la Covid en France continue d’augmenter. Il y a donc peu de chance que le confinement soit assouplit. Et plusieurs ministres sont d’ores et déjà allés dans ce sens ces dernières heures.

Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, a écarté la possibilité « à se stade » pour les commerces de rouvrir. Elisabeth Borne a rappelé l’importance du télétravail. Et enfin, Gérald Darmanin, s’est fendu d’une lettre aux préfets leur demandant un renforcement des contrôles pour « que chaque Français prenne conscience de la nécessité de respecter strictement les règles de confinement".

Confinement : Darmanin demande aux préfets un «renforcement» des contrôles

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— Le Parisien Faits-Divers (@LeParisien_FDiv) November 11, 2020

 

La préfète de la Gironde applique les directives

Le message du ministre est bien passé, et dès aujourd'hui la préfecture confirmait bien que les contrôles allaient bien être renforcés en Gironde comme partout en Nouvelle-Aquitaine. La période de tolérance est-elle achevée ? La question fait sourire Aurélie Mendaille, chef d'escadron de la compagnie départementale d'Arcachon.

Notre action est toujours teintée de discernement mais nous pouvons de plus en plus être fermes avec les indisciplinés.

Aurélie Mendaille

Ce mercredi 11 novembre, ses équipes sur le terrain ont réalisé de nombreux contrôles, et à titre d'exemple elles ont "procédé à trois verbalisations de personnes qui étaient domiciliées à Biganos soit à plus de 16 km de là".

Jusque là « on n'a jamais été contrôlé, ni vu de contrôle »

A quelques kilomètres de là, un jeune Bordelais au volant de sa voiture part travailler, son  attestation bien visible sur le siège passager. Comme tous les jours, il se déplace car dans le bâtiment il est impossible d’appliquer le télétravail. Il a déjà vu des contrôles mais il est toujours passé « entre les mailles du filet ». « J’espère qu’il n’y en aura pas plus », enchaîne-t-il, sentant peut-être que les lignes sont en train de bouger.

Bon nombre de Bordelais ont le sentiment que jusqu'ici, il y avait moins de contrôles que lors du premier confinement. Un jeune avoue ne jamais avoir été contrôlé et ne jamais avoir vu non plus de contrôle. Cet habitant de l’hyper-centre se promène sur les quais avec sa femme et profite d’un rayon de soleil pour prendre l’air. C’est l’heure de balade quotidienne. En poche, son attestation remplie ainsi qu’un justificatif de domicile.

Nous, on a constaté que depuis qu’on sort avec les attestations, quel que soit le motif, onn' a jamais été contrôlé ni vu de contrôle, don’t act ».

Un Bordelais se promenant sur les quais

 

Les attestations, un système « procédurier »

Si cet habitant constate qu’il a pris le pli, tout en espérant que cela « ne durera pas trop longtemps », il s’interroge. « Le système d’attestation est très français. Il est très procédurier. A partir du moment où on a mis en place ce système-là qui suppose un contrôle, et qu’on constate que, sans polémiquer, il n’y a pas de contrôle, alors on peut se demander pourquoi les attestations ? Après, au-delà de tout, c’est une question de discipline citoyenne, attestation ou pas, et contrôle ou pas ».

Un peu plus loin, deux jeunes pensent eux aussi avoir une attitude responsable. « On ne sort pas plus d’une heure, on est jamais dans le « trop », on fait de notre mieux. Pour autant, ils refusent de remplir toute attestation. Et lorsqu’ils font les allers-et-retours entre Eysines et Bordeaux pour pouvoir se voir, c’est en connaissance de cause. « C’est un ras le bol de devoir demander une autorisation pour tout, on a eu notre dose et là ça commence à être un peu trop », explique la jeune femme. 

On est gentils, moi je ne travaille plus car je suis dans la restauration, on nous empêche d’aller voir nos familles, à un moment donné il faut  se rendre à l’évidence que c’est trop.

Une jeune Bordelaise

"C’est pas forcément un acte politique mais on fait au mieux, on n’embête personne", poursuit-elle. Je n’ai pas envie d’écrire un papier pour prouver que je suis là à manger un burger sur les quais à cette heure-ci ».
Appliquant les directives ministérielles, la préfète a donc fait en sorte que les contrôles se multilient en Gironde comme partout en Nouvelle-Aquitaine. Quant aux régles du confinement, on devrait en savoir plus rapidement, puisque Jean Castex doit s'exprimer jeudi à 18 heures.